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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Millénium : Ce qui ne me tue pas (The Girl in the Spider's Web)
USA / 2018
14.11.2018
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REINE A LA RESCOUSSE
"On me dit qu'il n'y a que vous pour ce travail…"
Annoncé comme une suite de Les Hommes qui n'aiment pas les femmes, Ce qui ne me tue pas n'a que peu de chances marquer les annales. Explications.
Un scénario qui patine
Frans Balder, un chercheur suédois, fait appel à Lisbeth Salander afin qu'elle récupère un logiciel qu'il a créé et qui permet de contrôler les armes nucléaires de la planète. Traquée à la fois par la NSA et un groupe de terroristes, Lisbeth fait alors appel à son vieil ami le journaliste Mikael Blomkvist.
Bien que les raisons qui expliquent le non-succès d'un film puissent être nombreuses, avec Millénium : Ce qui ne me tue pas, l'essentiel se trouve dans cette tentative d'intrigue. En effet, pendant près de deux heures, Steven Knight, Jay Basu et le réalisateur Fede Alvarez tentent de nous faire croire que cet objet filmique est plus impressionnant qu'il n'y paraît. Malheureusement, la sauce ne prend pas.
Accumulant les poncifs du genre, Ce qui ne me tue pas est à l'image du tome dont il est issue : une opportunité saisie qui ne se transforme pas en essai. Presque entièrement vidé de sa substance, Ce qui ne me tue pas tente alors de briller en utilisant deux personnages principaux qui, par leur noirceur et leur complicité, sont essentiels à l'histoire. Résultat, le spectateur complètement lésé, essaye de comprendre comment la NSA se retrouve mêlée à un drame familial et à une compétition ardue entre sœurs jumelles qui n'ont rien à voir.
L'aura d'une grande
Exit le duo Rooney Mara/David Craig qui avait fait le bonheur des cinéphiles dans l'adaptation de David Fincher - l'un de ses meilleurs films. Ici, Lisbeth et Mikael sont campés par Claire Foy et Sverrir Gudnason. Si le second a déjà été vu dans Borg/McEnroe, c'est bien la première qui sauve le film. En tentant d'incarner du mieux qu'elle peut ce personnage complexe et intrigant, Claire Foy réussit l'exploit d'éviter la case nanar à Ce qui ne me tue pas.
Complètement habité par le personnage de Lisbeth, Claire Foy laisse ici libre cours à son talent. Une aubaine pour Fede Alvarez qui se retrouve alors à jongler entre scènes d'action sans âme, prétextes à des pirouettes techniques et le charisme de son actrice principale qui crève l'écran. Filmée comme jamais et plus à nu que dans The Crown, Claire Foy éclipse toutes ses co-stars et nous ferait presque oublier la médiocrité du scénario et cette photographie simplement froide.
Si David Fincher était parvenu à créer une véritable œuvre cinématographique avec Les Hommes qui n'aiment pas les femmes, Fede Alvarez nous laisse ici sur notre faim. Avec un meilleur réalisateur et une meilleure histoire, Lisbeth Salander aurait pu nous faire rêver à nouveau. Un sacré gâchis.
wyzman
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