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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Anon
USA / 2017
04.05.2018
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LES CHAÎNES DE L’AVENIR
Bienvenue à Gattaca, S1m0ne, Time Out… Andrew Niccol aime naviguer entre SF et dystopie, thriller et nouvelles technologies. Anon est dans cette veine. Un régime quasi totalitaire, une technologie de pointe pour surveiller tout le monde au nom de la sécurité : il y a quelque chose de Minority Report dans le décor. Et d’ailleurs c’est là aussi un bug dans le système qui va remettre en cause la sacro-sainte confiance dans l’espionnage permanent, cette transparence dictatoriale qui écrase la personnalité de chacun (et donc la liberté).
Le film se veut une réflexion sur nos démocraties qui tendent à nous vendre une sécurité totale utopique. Avec un beau casting, dont un Clive Owen magnifique (au nom ambivalent de Frieland aka Freeland ?), l’histoire prend vite son élan. Malheureusement, elle s’essouffle tout aussi vite et se termine sur une explication didactique si techniquement complexe qu’on se désintéresse complètement de l’issue. En ambitionnant de mélanger thriller et philo, Niccol s’empêtre dans des dialogues inutilement savants.
Le scénario, en fait, ne réussit pas sa bascule entre la première et la seconde partie, entre la course poursuite d’un(e) suspect(e) par le flic et la traque qui menace, en retour, le flic. La première partie est relativement haletante et classique. La seconde nous a déjà perdus assez rapidement.
Reste que le film entre dans la catégorie des œuvres SF qui décrivent un monde pas si éloigné du nôtre. La direction artistique, rétro-futuriste, à la Men in Black, dans des tons presque seventies, compense les faiblesses du montage et l’absence d’un suspens réel.
Le sujet aurait mérité une réécriture pour nous confronter à autre chose qu’un banal épilogue au message un peu confus sur la défense de la vie privée, pour ne pas dire une vision un peu binaire des technologies et de leur utilisation. vincy
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