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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Osmose
France / 2004
05.05.04
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CHACUN CHERCHE SON MOI
"- Faut pas que tu t'arrêtes avec ces baskets-là! Faut que tu marches. Faut pas s'arrêter avec!"
Osmose ressemble à un petit film entre amis. L'objet non identifié, vaguement scénarisé, à la fois malin et avec peu de moyens. Double question. Alors que les salles sont saturées par les sorties, que les médias sélectionnent de plus en plus dans la foison de films à traiter, était-il nécessaire d'envoyer ce film au casse-pipe? Car sans campagne promo, avec aucune vedette notoire, comment imaginer que ce film va s'imposer? Une diffusion télé et dvd n'était-elle pas plus profitable pour un film d'auteur comme Osmose? Autre question, qui ce coup-ci vise la création. Avec l'accès aux caméras numériques pour tous, chacun se croit en mesure de faire du cinéma. La théorie est viable, et la technique a toujours permis au cinéma de se renouveler. Cependant, il faut avoir quelque chose à dire, à raconter ou à montrer, pour que le cinéma numérique se remplisse de contenus.
Osmose ne devient, du coup, qu'un petit film, anecdotique, sur l'amitié et le spleen existentialiste de cette génération de garçons et de filles de 1974, et au delà. Le film n'aura aucune influence sur vous. Il glissera. En parfaite adéquation avec les adulescents qu'il filme et dépeint, Raphaël Fejtö fragment son récit de morceaux choisis, entre scènes à la Delerm et histoire à la Klapisch. De son cartoon avec musique électro qui tient lieu de générique, il ne parvient jamais à donner une épaisseur aux personnages et une profondeur à leurs actions. Pourtant, le film dégage un charme indéniable, sans doute lié à la vérité de son propos. Les dialogues sont contemporains, jeunes et cools, des bribes d'angoisses et des secrets confiés. Une forme de cinéma-réalité, où la fiction traduit et généralise les relations humaines de notre époque. En quelques phrases, il installe adroitement le fossé entre deux personnes. Face à ces petites preuves ironiques sur les moins de trente ans, leur ennui et le constat d'un vocabulaire légèrement précaire, que dire? Reflet fidèle d'une décadence? Eloge de l'hédonisme flirtant avec une forme d'anarchisme? Deux jeunes qui partagent tout, même la branlette (en 2 minutes, avec PQ), les embrouilles, la glande et les tracas. Nous traversons Paris, de Bastille à Montmartre à Jussieu, en compagnie de ces quatre corps sexys, de ces étourdis et êtres qui se contredisent. Ca ne manque pas de dérision, mais l'absence de sens profond nous laisse à l'écart. Non pas parce que nous sommes grunges, rastas, pédé ou rien. Il ne suffit pas d'être cool pour être en osmose avec ce film qui a les allures d'un moyen métrage (avec un détour en Bretagne qui aurait pu être un court métrage). Pour être en phase, il faut accepter que cette jeunesse est paumée, perdue, sans avenir. L'intellect ne prend jamais le dessus sur le sexe et les jeux d'enfants.
"Ca me saoule de faire des phrases" déclare l'un. Et intérieurement tous se demandent : "Qu'est-ce que je lui dis?". On est proche de la régression, là, non? De l'impossibilité à communiquer ses sentiments. On flippe grave en sortant de la salle. vincy
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