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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Mambo Italiano
Canada / 2003
05.05.04
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COMING OUT A L'ITALIENNE
"- Je suis trop mal."
A l'instar de Grande Ecole, la transposition d'une pièce de théâtre au propos acide en film de cinéma aux allures conventionnelles échoue à nous transporter. Mambo Italiano a perdu son piment quelque part avant son arrivée en salles.
Pourtant ça commence bien : le ton est insolent et pétillant. Nous apprenons ainsi toute la complexité du Québec en un propos laminaire récité par l'italo-américain Paul Sorvino (qui mérite les bravos, mais il a les meilleurs répliques) : il y a deux Amériques, la vraie (les USA) et la fausse (le Canada), deux Canada, le vrai (l'Ontario) et le faux (le Québec). L'aspect folklorique et fantasque nous séduit d'emblée, pour nous décevoir aussi rapidement.
Cela tient autant à la grossièreté - par opposition à finesse - de la forme - absence de mise en scène, couleurs sitcom - que la caricature des personnages. Le sujet central est bien le jeune homme qui doit assumer ses racines italiennes et ses désirs homosexuels, a priori incompatibles. Mais alors pourquoi nous faire subir toutes les angoisses et névroses de la soeur qui confond sucer un Mister Freeze et pomper gratos un copain de classe. En cela, il aurait été préférable de se concentrer sur Nino, scindé entre deux mondes, et incapables de gérer froidement ses émotions, flic et pédé, rital et québécois.
Malheureusement, le film, très maladroit, trop simpliste, bâcle même ses meilleurs moments, les scènes les plus tendues, pouvant déclencher l'hilarité ou les larmes. Ainsi sont gâchées plusieurs échanges de groupes. Le film aurait pu aller plus loin, à chaque fois il échoue. Même les scènes de Gay Help Line, sorte de SOS détresse amitié, ne sont pas assez méchantes pour nous marquer. mais au moins nous font-elles sourire.
Cette chronique d'un jeune gay mal dans sa peau ne transmet jamais le malaise de son héros. Même pas un changement climatique ou une lumière étudiée. Cela reste une fable douce amère qui se veut satire d'une communauté (les italiens, à l'image de Ginette Reno, outranciers et peu crédibles) et compatissant avec des marginaux (les gays, rapidement ghettoisés). Dans les deux cas, c'est manqué. La légèreté ensoleillée, le charme ambiant, les sentiments exacerbés, et le couple sexy permettent de flâner sans trop d'ennui dans cette petite Italie, sans Mambo mais saoulée de Chianti. "Angelo aurait pu au moins se trouver un bel italien", résume assez bien le happy end moralement correct et politiquement sans saveur. Voilà l'échec du film. Ni aussi subtil que Mariage à la grecque, ni aussi engagé qu'une série TV américaine ciblée ("Will & Grace", "Queer as folks", "Six feet under"), cette comédie québécoise ne séduira pas grand monde et n'envahira pas grand chose.
vincy
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