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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Mortal Engines
USA / 2017
12.12.2018
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LE MONDE D’APRES
« J’avais huit ans quand ma mère est morte.»
Véritable prouesse visuelle, Mortal Engines de Christian Rivers n’est malheureusement pas le grand premier volet de saga auquel on peut s’attendre. Explications.
Du déjà-vu
Après qu’un événement apocalyptique a détruit la Terre, l’humanité se retrouve contrainte à survivre grâce à un nouveau mode de vie : les villes mobiles. Errant sur Terre, elles prennent le pouvoir sur d’autres villes en absorbant celles-ci. Tom, jeune archéologue vivant à Londres, a pour mission de récupérer des objets du passé qui pourraient servir. Il croise le chemin de Hester, une mystérieuse jeune femme dont l’origine est inconnue et qui semble préparer une vengeance toute personnelle.
Très occupé avec la saga Le Hobbit, Peter Jackson a dû se résoudre à confier les rênes de ce qui aurait pu être son prochain chef-d’oeuvre à son ami de longue date Christian Rivers, avant de perdre les droits d’adaptation du roman de Philip Reeve.
Christian Rivers, dessinateur et technicien de génie, est à l’origine de tous les storyboards des films de Peter Jackson depuis Braindead. (1992) Voilà donc pourquoi Mortal Engines s’intègre directement dans la filmographie du papa de Seigneur des Anneaux. Visuellement, le résultat est à couper le souffle mais nous y reviendrons plus tard.
Car sous ses airs de steampunk, une sous-catégorie de la science-fiction qui mêle univers passés et visions futuristes, Mortal Engines n’est rien de plus qu’un énième blockbuster dystopique pour adolescents. Tous les ingrédients sont d’ailleurs réunis pour que le film soit comparé à Hunger Games et Divergente, les deux références du genre.
On suit ainsi les péripéties de Hester et Tom, deux jeunes adultes qui n’ont rien en commun mais dont les destins vont se retrouver liés jusqu’au dénouement. Ils se détestent au premier abord mais finissent par ne plus pouvoir se passer l’un de l’autre tandis que leurs alliés et ennemis se font plus caricaturaux que jamais.
A l’image d’Anna Fang, personnage androgyne, pro de la gâchette et dont le look n’est pas sans rappeler Neo de Matrix. De son côté, Hugo Weaving incarne ici un redoutable Thaddeus Valentine, sorte de tyran à la tête d’un Londres bien atypique. Enfin, impossible de pas mentionner Leila George et Ronan Raftery, deux acteurs qui campent des personnages likable uniquement placés là pour rendre la saga plus divertissante. Mais entre les vengeances, les manigances politiques et les histoires de coeur, c’est avant tout un drame oedipien qui se trame ici et qui ne révolutionne rien.
Une claque visuelle
Si sur le papier Mortal Engines n’a rien d’un grand film, le rendu sur grand écran pourrait presque nous faire changer d’avis. Grâce à une technologie de pointe qui est intelligemment utilisée (mais au sein d’un scénario insignifiant), le film de Christian Rivers pourrait bien faire naître des passions chez certains spectateurs. Avec un budget de plus de 100 millions de dollars, Christian Rivers le directeur de la photographie Simon Raby et le directeur des effets spéciaux Ken McGauch s’en donnent à coeur joie.
Monde postapocalyptique, Terre qui tombe en ruine, bidonvilles mobiles, courses-poursuites effrénées, vaisseaux semblables à des avions de chasse, robot mi-organique mi-électronique, tout est réuni pour que le spectateur en prenne plein la vue. Et c’est bien là que se trouve la principale (voire la seule) raison de se ruer sur Mortal Engines.
Son casting, bien que mêlant pointures et petits nouveaux, n’est malheureusement pas à la hauteur. Absolument méconnaissable, Hera Hilmar (Hester) fait le job tandis que Robert Sheehan (Tom) semble afficher le même air béat depuis The Mortal Instruments (2013). Même Hugo Weaving ne parvient plus à nous faire trembler comme à l’époque de Matrix. Seuls points positifs à l’horizon : la présence de la chanteuse Jihae (Anna Fang) au casting et cette bande son concoctée par Junkie XL.
Sans être un mauvais film, Mortal Enginesne parvient jamais à dépasser son statut de « blockbuster pour ados ». C’est dommage. Wyzman
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