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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Premières vacances
France / 2018
02.01.2019
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VOYAGE À DEUX
« - Santé !
- Au citrate de bétaïne !
- Et t’as de la chance, ceux-là sont au citron ! »
Il y a un air de film de potes. Comme une génération qui se créé avec les Chamoux, Cottin, Cohen, Dedienne… Premières vacances hume l’air du temps, sans trop se forcer : rencontre sur tinder, tourisme tripadvisor ou/et low cost, trentenaires célibataires et on en passe.
Comem toute comédie, premières vacances impose ses stéréotypes, qui, ici, ne sont jamais trop caricaturaux. Elle artiste bohème, Lui entrepreneur de bonne famille. Elle plutôt Beyrouth, Lui toujours Biarritz. Elle aventureuse, prête à dormir chez l’habitant, à manger dans un boui-boui local, Lui flippé de la vie, adepte des hôtels haut de gamme, et de restaurants pour touristes.
On se doute bien que le couple va se confronter à deux visions du monde, du voyage, de l’autre. Outre que la Bulgarie n’en sort pas forcément grandie, le pays est un bon réservoir à des situations drôles ou décalées. En jouant sur les préjugés et sur certains faits réels, le film entraîne le duo dans un périple pas forcément de tout repos.
Durant toutes ces vacances, les deux tiers du film, la mécanique fonctionne très bien, source de quiproquos, et de rencontres fortuites et cocasses. Le film s’interroge sur le couple en parallèle. Où se situe l’intimité ? La liberté ? L’individualité ?
« Je n’ai pas envie de bouffer des sushis en Bulgarie ! »
Mais rassurez-vous, ça n’a rien d’une thèse. C’est même parfois un peu partouze-caca. C’est un peu inégal évidemment. Le rythme n’est pas toujours régulier. Mais au moins, c’est assez imprévisible pour qu’on ne s’ennuie pas : les deux acteurs usant de tout leur bagout et leur charme pour nous faire sourire.
Ces deux bronzés, entre beaufs et routards, plein de préjugés et de naïveté, prouvent surtout qu’ils sont mal armés pour s’adapter. Le monde adulte n’est pas encore leur territoire. Cette forme de satire sociale et d’ironie sur leur génération flirte de loin avec les récits de Jaoui/Bacri, même si l’humour est plus proche de celui du Splendide.
La comédie n’est pas aussi cinglée qu’eux (hormis cette délicieuse scène de piscine avec la vieille russe et ce duel entre Chamoux et une sale gamine), il y a un peu de remplissage et les rôles secondaires sont peu exploités. Si bien que Premières vacances repose essentiellement sur ce duo et quelques bonnes répliques.
Ce qui ne fait pas forcément un film puisque le dernier quart d’heure, de retour en France, le scénario enchaîne des séquences bâclées, sans cohérence psychologique ou comportementale, ce qui ne justifie pas le happy end. Il manque peut-être quelques scènes pour nous expliquer comment un couple qui n’a pas su affronter la Bulgarie à deux se retrouve à être dans le même bateau au final.
vincy
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