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CYRANO M’ETAIT CONTE
A l’origine, Edmond était un film. Un Shakespeare in Love à la française autour d’Edmond Rostand et sa création phare, Cyrano de Bergerac. Alexis Michalik n’a pas réussi à faire aboutir son projet, et l’a transformé en pièce de théâtre.
C’était là sans aucun doute son idée la plus brillante : faire d’une pièce classique un spin-off comique non moins classique. Deux ans et demi après, la pièce triomphe toujours sur les planches. Et arrive au cinéma.
Nombreuses sont les pièces de théâtre populaires qui ont réussi leur passage sur le grand écran. Pas forcément pour la réalisation, mais parce que la force des dialogues et des situations résiste à ce voyage du spectacle vivant au cinéma. Citons, pour ne rester que dans l’Hexagone, Knock, On purge bébé, Pouic-Pouic, Oscar, La cage aux folles, Le père noël est une ordure, Cuisine et dépendances, Un air de famille, Le dîner de cons, Huit femmes, Potiche, Le prénom, …
Edmond pourrait prétendre à entrer dans ce cercle (vertueux). C’est élégant, léger, bien rythmé. Et le récit originel est efficace : un créateur dans la tourmente qui va accoucher d’un chef d’œuvre le sauvant de tous ses malheurs. On ne peut rêver mieux. Il y a de la comédie américaine dans ce tourbillon de vie, où les acteurs les moins connus volent la vedette aux têtes d’affiche.
Mais l’ironie est que le film est avant tout un hommage au théâtre. Autrement dit, il se défait très vite de toute ambition cinématographique, de tout désir de s’affranchir de ses origines. Un paradoxe pour la création de Michalik, qui avait, comme on l’a dit, imaginé un film avant d’en faire une pièce.
Edmond, le film, reste vif et agréable. C’est avant tout très sage, pour ne pas dire consensuel. Il manque un nouveau regard et une direction artistique qui valorisent le récit. La carte postale est à la limite d’une époque mythifiée où, rarement, on en voit autre chose qu’une farce de boulevard. Car, heureusement, c’est drôle et cela reste brillant.
Cela manque juste un peu de panache…
vincy
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