Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Colette


Royaume Uni / 2018

16.01.2019
 



LA VAGABONDE





« - La tour Eiffel, pour ou contre ?
- Définitivement pour même si je suis très jaloux de cette érection géante.
»

Colette ou l’émancipation de Gabrielle. La jeune provinciale, en cette fin de XIXe siècle, est avant tout une jeune fille amoureuse rêvant de se marier et de monter à Paris. Le film de Wash Westmoreland s’attache à une période de la vie de l’écrivaine : son mariage. En cela Colette nous fait découvrir ce qui a construit sa notoriété, comment elle a bifurqué vers l’égérie féministe, pour ne pas dire ce modèle avant-gardiste.

Si l’amorce du film est très classique et accumule certains clichés, il n’en est rien de l’ensemble. Au milieu de la vanité et des mondanités, Colette s’affranchit progressivement, tout en étant, dans un premier temps, soumise au patriarcat, avec son consentement.

Ce qui intéresse ici, c’est l’évolution du caractère de la femme, sa lente mise en orbite vers des choix considérés alors comme provocateurs ou polémistes. Keira Knightley interprète magnifiquement cette mue, qui la conduit vers le personnage qu’elle restera éternellement, de son look androgyne à son indépendance littéraire.

Colette c’est l’histoire d’une inversion de la domination : dans le couple, le sexe, l’argent, le pouvoir, la célébrité. Le mari, tricheur prétentieux et manipulateur, gloire de son époque, est tombé dans les oubliettes. En questionnant l’égalité des sexes - « L’infidélité dépend donc du genre » - le réalisateur fait basculer le biopic dans un film sur l’ambivalence et la liberté individuelle. C’est bien grâce à son génie et à son ouverture d’esprit que Colette permet de débattre de sujets aussi actuels que le féminin/masculin, le 3e sexe comme le 3e genre.

Cette quête d’identité, où Colette s’incarne dans les livres en Claudine, sur scène en une muse lesbienne, dans la vie en femme libre bisexuelle, rend le film plus riche qu’une simple biographie filmée, malgré sa sage apparence. Scandaleuse et iconoclaste, auteure d’un feuilleton populaire, elle en vient à castrer son mari. Requiem pour un mâle quinqua et blanc. Mais hymne à la femme libre. Loin de la romance, ce drame est avant tout un anti-Bovary qui trouve, toujours, un écho étonnant dans notre époque actuelle…


 
vincy

 
 
 
 

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