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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le château de Cagliostro (Rupan sansei: Kariosutoro no shiro)
Japon / 1979
23.01.2019
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LUPIN SUR LA FALAISE
"Pervers et cupide Comte de Cagliostro, je vais ravir votre fiancée."
Lorsque Hayao Miyazaki réalise son premier long métrage en 1979, personne en France n’attend ce quasi nouveau venu dans le monde de l’animation mondiale. Le château de Cagliostro sort donc seulement en vidéo, en 1983, dans une version tronquée, avant d’être réédité trois fois entre 1996 et 2011. Les spectateurs français, eux, devront encore patienter jusqu'en 1995 pour voir un film du maître japonais dans les salles françaises, à savoir Porco rosso, trois ans après sa distribution au Japon.
C’est pourquoi on redécouvre petit à petit, depuis une grosse dizaine d’années, les différents longs métrages du fondateur du studio Ghibli. Un beau voyage dans le temps qui s’achève symboliquement cette année avec le coup d’essai du cinéaste, ce Château de Cagliostro qui est la version cinématographique d’une série animée créée au Japon dans les années 60 et qui s’inspire très largement des romans de Maurice Leblanc mettant en scène le célèbre cambrioleur Arsène Lupin.
Dans le film, il s’agit en réalité du petit-fils du célèbre personnage (afin de permettre une adaptation dans le temps présent), qui est nommé Wolf dans la version française, pour une simple question de droits. Mais le reste, notamment le ton, la vivacité d’esprit et l’humour, est particulièrement fidèle à l’œuvre romanesque originelle.
Tout à fait dans l’esprit de la série Sherlock Holmes à laquelle il a également collaboré, Miyazaki signe en effet un film d’aventures trépidant et plein d’auto-dérision qui séduit à la fois adultes et jeune public, tant le charme et l’humour fonctionnent à plein. Tout commence avec une course-poursuite en voiture, motif qui se répétera à plusieurs reprises, et sous différentes formes, au cours de l’intrigue. Les gadgets de l’ingénieux Wolf-Lupin jouent également un rôle primordial dans les différentes phases du plan destinées à sauver la princesse aux prises avec son odieux cousin. Enfin, les personnages secondaires savoureux et surprenant (à commencer par le policier-complice, la cambrioleuse-agent secret et le samouraï flegmatique) apportent à la fois une touche de fantaisie et un regain d’action au récit.
Mais ce qui est peut-être le plus surprenant, c’est l’importante contexte politique du récit qui se déroule dans une principauté minuscule gouvernée par un prince soucieux de contrôler les gouvernements du monde entier par le biais de la fausse monnaie qu’il fabrique. Les quelques séquences mettant en scènes ces instances internationales refusant de reconnaître la culpabilité de leur grand allié sont d’ailleurs d’une actualité flagrante. On ne sait pas si on a raison de penser instantanément à Monaco, mais l’ancien paradis fiscal pourrait quoi qu’il en soit avoir servi de modèle à Cagliostro.
Comme presque toujours avec Miyazaki, le film fait ainsi preuve d’une surprenante modernité, et bien entendu d’une grande vivacité dans le travail d’animation. La fluidité et la précision des mouvements permettent au récit de s’offrir tous les passages obligés du cinéma d’action, à grands renforts de cascades et autres combats (aériens ou sous-marins) qui donnent l’impression d’un grand film virevoltant, merveilleux et incontournable.
MpM
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