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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Dragons 3: Le monde caché (How to Train Your Dragon: The Hidden World)
USA / 2019
06.02.2019
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CRÉATURES CÉLESTES
«Je ne suis pas un démon. Juste un gars qui vient sauver des dragons. »
Il y a un voile de déception qui floute notre plaisir à retrouver les personnages de cette franchise DreamWorks. D’autant que les deux premiers Dragons avaient mis la barre très haute. De loin, il s’agit de la meilleure saga animée issue des studios, et elle garde son titre avec ce troisième opus, même s’il est un cran en dessous des autres.
Par sa constance, la série reste visuellement attrayante et les personnages sont toujours aussi attachants. Il est dommage que le scénario soit plus convenu, pour ne pas dire prévisible. Tout commence par une mission furtive pas très discrète en guise de prologue. Nos vikings traquent les chasseurs de dragons comme une ONG piègeraient des braconniers.
L’amorce est un mélange d’action classique et de dérision amusante. Un combat au long cours s’engage. D’un côté, un jeune roi, un peu tendre, d’un club « all-inclusive » paradisiaque et coloré où cohabitent son peuple et des créatures domptées comme des toutous. Il doute et doit se libérer de l’ombre de son père. De l’autre côté, un vilain jouissant du génocide des dragons, vivant dans un enfer brumeux et décharné, prison en pleine mer d’où s’échafaudent ses plans machiavéliques.
A cela s’ajoute une double romance qui dilue l’ensemble : celle du Roi et de sa promise (forte tête, car ici les femmes ont du caractère) et celle de son Dragon, une Furie nocturne aux airs félins, qui apprend, comme un ado, à séduire sa Furie éclair, malicieuse, presque fatale et assurément plus mature. C’est un récit d’émancipation, de libération, et d’initiation.
On devine qu’il s’agit de l’épisode des mariages. Evolution logique après l’enfance et l’adolescence des deux premiers opus. Tout le monde se renifle pour s’accoupler dans cette guerre de civilisation, d’exode, de protection (des espèces). Il y a des séquences assez drôles (notamment le rituel de la drague chez les Furies), des scènes visuellement époustouflantes (l’antre des dragons à la beauté irréelle) et des moments beaucoup plus creux (le ballet aérien dans l’orage). A trop vouloir être romantique, le film perd en intensité et devient un peu trop mièvre.
Vers l'émotion
La simplicité des enjeux, la faiblesse dramatique et l’absence d’évolution des personnages secondaires diminuent l’intérêt de cette suite. Impressionnant esthétiquement, le film se repose finalement essentiellement sur son héros, Harold, dont le handicap n’est plus le sujet et dont le duvet pousse un peu sur son visage innocent. Sa bravoure et ses maladresses, ses failles et son idéalisme contribuent beaucoup au plaisir de voir ce troisième film. Dragons 3 est sauvé par sa part sacrificielle et un épilogue sensationnel, plus que par son dénouement évident. L’amitié absolue domine ainsi l’amour « disneyen » des contes de fée.
La morale reste belle et on se dit qu’il s’agit d’une ultime aventure. Il n’y a plus rien à raconter, sauf à actualiser cette épopée nordique vers un combat réconciliateur avec la nature et le spirituel, entre les hommes et les mythiques dragons. Mais on serait gré aux producteurs de nous laisser avec cette jolie fin, qui clôt sagement une saga singulière.
vincy
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