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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Destroyer
USA / 2018
20.02.2019
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DIRTY ERIN
« C’est moi qui suis folle, qui suis mauvaise. »
Nicole Kidman aime aller dans les extrêmes, psychologiques comme physiques. Destroyer lui offre de combiner les deux en s’amochant sérieusement et en flirtant avec une folie obsessionnelle.
Méconnaissable, cette « petite chienne affamée » a soif de justice. Un rôle que n’aurait pas renié Jodie Foster il y a quelques années. Dès le début, l’atmosphère est inquiétante. Pourtant, c’est à la fin que la surprise surgira, avec un retournement dans la narration assez imprévisible. Karyn Kusama ne quitte pas son actrice dans cette enquête vengeresse, entre country métal, zones de non droits et gangs.
Si l’intrigue du thriller est assez banal, les dialogues un peu faibles et le portrait un peu trop psycho d’une détective - mère de famille déjà vu, si le film s’alourdit avec des flash-backs mal calibrés, Destroyer peut compter sur une actrice parfaitement à l’aise dans la peau (abimée) de son personnage et dans cette ambiance dénuée de glamour où l’humain n’est pas vraiment valorisé.
Prête à tout, dure à cuir, mal en point, le détective Erin Bell joue les Dirty Harry dans film aux influences très seventies (on pense énormément à Un après-midi de chien). Cette solitaire est pourtant plus ambigüe qu’on ne le croit. Et c’est la tout l’intérêt du film : la frontière floue entre le bien et le mal, entre le juste et le subjectif, entre les moyens qui justifient la fin et et les remords qui poussent au non-retour.
Tout est question de choix, dès lors qu’on paye à un moment donné le prix de ses erreurs. Et Erin en a fait pas mal.
La vérité se distille progressivement, jusqu’à la révélation finale. Une infiltrée, un plan qui a mal tourné et vingt ans plus tard, toujours les séquelles. Avec le lot de violences qui va avec. De cette histoire, on retient finalement l’amour tragique qui l’a faite dérailler et cette lente autodestruction qui lui donne encore la force et la rage d’accepter des concessions abjectes pour mettre fin à ce calvaire.
Nicole Kidman a ce talent de toujours nous faire croire à cette femme écorchée vive, capable de mettre K.O. un gros bras comme d’être désemparée par une fille paumée, de terroriser des bad boys comme de couler dans l’alcool. Sans elle, nul doute que Destroyer n’aurait pas eu autant d’intensité.
vincy
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