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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La chute de l'empire américain
/ 2018
20.02.2019
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MONEY MONEY MONEY
"J’ai besoin d’aide. J’ai vraiment trop d’argent ! "
Bien qu’il soit le 3e volet d’une trilogie constituée par Le déclin de l’empire américain et Les invasions barbares, le nouveau film du facétieux Denys Arcand n’en est pas une suite au sens propre du terme, dans la mesure notamment où il met en scène des personnages totalement nouveaux. L’état d’esprit, lui, est néanmoins dans la droite ligne de ces deux précédents films bourrés d’humour qui portaient un regard plus que critique sur le monde des années 80, puis 2000.
Feel-good movie anticapitaliste, La chute de l’Empire américain s’en prend lui aux aberrations du système financier international en décortiquant le chemin emprunté par l’argent « sale » pour se racheter une respectabilité. C’est d’autant plus édifiant et savoureux que la démonstration est au service d’une sympathique bande de pieds nickelés s’étant retrouvés par hasard en possession d’une quantité indécente d’argent illégal. Denys Arcand offre ainsi une revanche à « ceux qui ne sont rien », transformant son intrigue plutôt classique « d’arnaque du siècle » en conte de fées absolu, dans lequel les laissés pour compte (qu’il en profite pour nous montrer nombreux à Montréal, à commencer par les différentes ethnies indiennes du Canada, particulièrement frappées) inversent enfin la tendance pour profiter à leur tour du système responsable de leurs maux.
Au-delà de la dénonciation satirique, et de l’aspect extrêmement romanesque de l’intrigue, Denys Arcand propose un film passionnant et drôle, dans lequel les personnages sont à la fois désabusés et idéalistes. L’intelligence y est un handicap social et la droiture morale une malédiction, et pourtant l’entraide y demeure l’arme la plus redoutable. Le réalisateur parvient ainsi à nous émouvoir au détour d’une scène tout en retenue durant laquelle un ancien SDF voit son plus grand rêve se réaliser, et à nous surprendre par un personnage de call-girl de luxe confrontée à toutes les questions liées à la place des femmes dans les sociétés modernes. Il nous fait surtout rire avec des dialogues hilarants qui font sans cesse mouche et un sens précis des situations qui permet au film de jouer de sa naïveté assumée et d’être aussi réussi dans le domaine de la comédie et du thriller que de la réflexion politique. Brillant et jubilatoire à la fois.
MpM
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