|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
|
The Wife
/ 2017
24.01.2019
|
|
|
|
|
|
THE GHOST WRITER
The Wife se déroule dans les années 1990, et ça ne change rien, hormis qu’il n'y avait ni Internet ni smartphone. Et qu’il existait encore un Prix Nobel de littérature (celui-ci n’a pas été décerné l’an dernier à cause de scandales et démissions à répétition dans le comité).
Passons d’ailleurs sur l’invraisemblance d’une soirée où tous les Nobels recevraient leurs lauriers, puisque celui de Littérature, justement, fait exception en étant suédois et pas norvégien.
Cela commence mal. A juste titre. The Wife est un téléfilm boursoufflé, vendu comme un film d’époque. Entre flash-backs insipides pour ne pas dire plats et séjour européen où un huis-clos Bergmanien aurait suffit plutôt que de nous faire balader de chambre en bar en
passant par les salons, le scénario est le coupable parfait de ce crime.
Pesantes, mal imbriquées, les séquences s’enchaînent avec un faux-suspens, des mystères opaques sans intérêt, et une relation intime déjà vue. Un usurpateur et un nègre, un prix Nobel et une épouse dévouée, un coureur de jupons et une artiste frustrée : il y avait de quoi produire
du chaos. Tout est feutré et sans relief.
Heureusement, c’est incarné. On nous le dit bien d’ailleurs : la base d’un roman, c’est l’incarnation. Ici, grâce à Jonathan Pryce, sans bavure (contrairement à son personnage) et surtout Glenn Close, le film s’offre un duo/duel consistant, sauvant toutes les failles du script et de la mise en scène télévisuelle. Close est définitivement l’une des plus grandes
comédiennes américaines depuis près de 40 ans. Elle habite son personnage et sait en dévoiler la moindre nuance, la moindre faille malgré la carapace et les apparences. C’est ce qu’on retient du film finalement bien nommé : la femme. Libre, transgressive, pudique, sage,
brillante, aimante, alors qu’elle a encaissé un grand nombre d’humiliations.
C’est un grand rôle pour l’actrice mais un très petit film pour sa filmographie. vincy
|
|
|