Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Tito et les oiseaux (Tito e os Pássaros)


/ 2018

03.04.2019
 



PIERRE QUI ROULE N’AMASSE PAS FROUSSE





« La peur se transmet par les idées. »

Sur une trame assez classique (un jeune garçon orphelin veut poursuivre l’œuvre de son père, et se retrouve à être le seul capable d’endiguer une grave épidémie), le trio de réalisateurs brésiliens Gustavo Steinberg, Gabriel Bitar et André Catoto propose un récit d’aventures et d’amitié qui ne manque pas de panache. Mais au-delà des ressorts habituels dans ce genre d’histoire, le film a la particularité d’offrir un regard acéré sur le Brésil et plus généralement sur la société contemporaine en imaginant une maladie mortelle frappant aveuglément les gens qui ont peur.

Les victimes, transformées en pierre, sont ainsi littéralement tétanisées par l’effroi qu’elles ressentent, et deviennent incapables du moindre réflexe de survie. Une arme redoutable pour éviter toute rébellion, contestation ou quelconque forme de révolte, et un argument marketing de poids pour inciter les citoyens à se protéger toujours plus. Mais aussi, allégoriquement, une démonstration de la manière dont certaines idées haineuses et manipulatrices véhiculent une angoisse mortifère et rendent des peuples entiers impuissants (indifférents ?) face à l’horreur ou l’injustice.

L’autre singularité du film est la manière dont il a été fabriqué. Budget réduit oblige, son esthétique est minimaliste : personnages peu détaillés, décors stylisées peints à grands traits, textures utilisées comme une composante à part entière de l’animation… On est bien loin du design un peu propre des films d’animation hollywoodiens ou japonais. Le geste n’en est que plus passionnant, revenant à une forme d’épure et d’esquisse qui synthétise, dans ses traits, le sentiment d’urgence du récit. Parce que le cinéma d’animation n’est pas seulement une manière de recréer le monde image par image, mais aussi une façon de se l’approprier visuellement en fonction d’une histoire, d’une tonalité et d’un contexte. Le pari est donc réussi pour cette fable initiatique percutante et forte que l’on espère suivie de beaucoup d’autres dans le même esprit.
 
MpM

 
 
 
 

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