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DRÔLE DE FLAMME
Dans le registre de la comédie absurde du Proche-Orient, Tel Aviv on Fire est un bon ambassadeur. Acide et noir, ce film corrosif, profondément humaniste, appuie parfois trop fort sur son message réconciliateur, mais il tente un difficile exercice d’équilibrisme entre deux points de vue antagonistes, deux pays en guerre, deux genres – l’humour et le suspens.
Mais comme tout le monde aime le houmous, le chemin de la paix n’est jamais très loin, malgré les frontières, les murs, les préjugés. Le conflit volcanique entre Israël et la Palestine trouve ici une forme réjouissante de satire, au point d’oublier les morts, les drames, et d’avoir un peu d’espoir et un grand sourire sur la fin.
Feel-good movie parfois maladroit mais toujours touchant, Tel Aviv on Fire assume sa vulnérabilité et son kitsch. Tel un feuilleton télévisé, puisqu’il s’agit de l’histoire d’un tournage d’une série, le romantisme factice sert de vernis à un discours politique gigogne, où chacun en prend pour son grade.
Car c’est bien une comédie politique dans ce film qui souffre parfois de son manque de moyens. On pense alors à To Be or Not to Be d’Ernst Lubitsch, quand le tragique et le burlesque s’allient pour un combat commun, soulignant l’ironie des situations.
Si la forme est peu convaincante, mais plaisante, l’écriture est d’une finesse exquise. A l’époque des infox et des cristallisations nationalistes, Tel Aviv on Fire cherche un consensus où l’imagination prend le pouvoir, ce que les cyniques et adeptes de la real-politik réprouveront, mais que les spectateurs applaudiront, espérant toujours que la paix l’emporte sur ce bout de terre promise, toujours en feu.
vincy
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