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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Ne coupez pas! (One cut of the dead - Kamera o Tomeru na!)
Japon / 2017
24.04.2019
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ZOMBIE LAND
Dans un vieil entrepôt où, il y a longtemps, des expériences militaires auraient été effectuées, il y a une jeune femme qui crie face à un zombie : lui est trop lent, elle ne hurle pas assez, et un réalisateur de film intervient très mécontent. Le tournage du film recommence mais de vrais zombies affamés de sang arrivent…
Plus qu’un film One cut of the dead (Ne coupez pas !) est, à son échelle, un des événements cinéma de l’année : plus qu’un succès, il s’agit d’un véritable phénomène. A l’origine, on retrouve un tournage de fin de cursus par huit étudiants en école d’art dramatique à Tokyo, qui a duré une semaine avec un budget d’environ 26000 dollars : diffusion dans une salle puis dans 300 salles au Japon avec plusieurs millions de dollars de recettes! Le film est programmé ensuite en Corée du sud, Chine, Taïwan, puis en Europe. Sélectionné dans divers festivals de cinéma (fantastiques ou asiatiques) One cut of the dead gagne de nombreux Prix du Public (dont celui du BIFFF à Bruxelles) et/ou Prix de meilleur film. A chaque fois l’effet de surprise est tel qu’il provoque un certain bouche-à-oreille chez les spectateurs. One cut of the dead est justement le type de film qui a peu de chances de tenir l’affiche face aux grosses productions et qui, pourtant, s’impose peu à peu de lui-même par son originalité, dans la lignée de Le Projet Blair Witch (avec ses trois inconnus et leur caméscope) en 1999 qui avait su rivaliser avec Star Wars, épisode I : La Menace fantôme. Ici la raison de ce succès vient du fait qu’il s’agit d’un film hybride : c’est à la fois un film de zombie original mais surtout une comédie insolite.
One cut of the dead s’adresse donc aussi bien au fan de films fantastiques qu’à l’amateur d’humour, et même plus largement aux cinéphiles puisque l’histoire ici est d’abord celle d’une création cinématographique : faire un film de zombies en un seul plan-séquence, sans couper. Les diverses péripéties du film doivent être révélées le moins possible pour garder les effets de surprise. Toutefois comme il y a le risque d’être désarçonné au début face à ce qui paraît être un film très bizarre, il suffit de savoir que son histoire évolue différemment ensuite. Le film commence donc par un long plan-séquence de 37 minutes où l’équipe de tournage est perturbée par l’apparition de vrais zombies, mais à partir de là le film va prendre alors une autre direction puis enfin se révéler complètement sous une autre forme. One cut of the dead est un film protéiforme, où la révélation du hors-champs va s’imbriquer de manière jouissive.
Le réalisateur Shinichiro Ueda et son équipe ont réussi le pari de faire un film de cinéma sur le cinéma. Cette passion des amateurs de cinéma qui deviennent créateurs même face aux pires imprévus est très amusante et surtout très surprenante. One cut of the dead promet d’être à la fois le film de zombies le plus rafraîchissant et la comédie la plus extravagante du moment.
Kristofy
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