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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Legally Blonde (La revanche d'une blonde)
USA / 2001
12.12.01
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BLONDE ET ALORS?
"- Celle qui confond "orange" et "rose tendance" est sérieusement dérangée."
Legally Blonde est un bonbon surprise. On s'attendrait presque à un film cul-cul, ridicule, laid. Le premier quart d'heure fait peur : la caricature de la vie californienne est parfaite. Gym, vélo, épilation, beaux corps, meute de mâles, bandes de barbies, bref l'Amérique telle qu'on peut la haïr. Elle Woods, avec son prénom étiqueté magazine féminin, en est la Reine. Elle connait tout des manucures (son déstressant favori), des permanentes ou des tissus pour les fringues tendance. Prenez un magazine pour adolescente, faîtes en un film, ça devient La revanche d'une blonde. Ici, le playboy a les dents blanches, le chewing gum du cow boy, les Raybans et ne baise pas. C'est clean comme une pub pour dentifrice. On nage dans le pink, pas dans le punk.
Pourtant, le film est très différent de cette première impression. Il faut justement se méfier des apparences - et c'est aussi le message - bien grand mot - de cette comédie sucrée-acidulée.
Dès lors que le jeune promis au Sénat a besoin d'une femme, il désire avoir une Jacky, pas une Marylin. Et Elle ressemble trop à Marylin. Les blondes sont (pré)jugées connes et superficielles. Ce dernier point n'est pas démenti. Le chien boit de l'Evian tout de même... un chihuahua, second-rôle masculin principal, qui joue vraiment très bien.
Grâce à l'absence de prétention du scénario et une réalisation plutôt quelconque, tout se digère facilement, même les scènes trop clichées. Heureusement, quelques séquences s'envolent vers de la pure comédie : le premier cours à Harvard, le salon de manicure. On est aux frontières de Rushmore, au féminin, et non pas de Clueless.
Cela tient surtout à un élément : Alicia Silverstone n'est pas une bonne comédienne; tandis que Reese Witherspoon, qu'on aime ou pas, n'est certes pas sexy, mais elle excelle sur toute la longueur du film, assumant même les moments les plus ingrats (comme Bridget Jones, elle se transforme en "bunny"). En totale adéquation avec son rôle, elle ne laisse place à aucun de ses partenaires, y compris Raquel Welch, figurant ici comme un gadget esthétique.
Dans ce monde où Cosmopolitan est la bible, où les hommes sont gays dès lors qu'ils connaissent Prada, où les instituts de beauté pour futures Vénus sont des carrefour communautaires, où le ridicule ne tue pas, il y a justement des jeux de mots un peu salaces, un seul baiser très pudique (et pas au final), et une tonne de cours de droit à digérer.
Parfois, on sent l'aspect culte que le film aurait pu avoir, notamment avec cette vidéo de présentation de la blondinette pour son entrée à l'Université : digne de Playboy TV. Kitsch? Un peu. Le film est drôle, enlevé, attachant. Et même musical dans son délire maximal. Il y a un coté Amélie, version beach girl (et non pas bitch girl). La fin aurait gagné à être moins classique, plus audacieuse après tant de rebondissements dignes de Serial Mom (de John Waters, à qui le film doit beaucoup). En fait l'histoire est totalement anecdotique. La morale n'a aucune importance. On suit juste avec délices les aventures d'une adorable blonde avec des chaussures roses. vincy
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