|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
|
Les météorites
France / 2018
08.05.2019
|
|
|
|
|
|
DEEP IMPACT
"On ne va pas rester cachés dans notre montagne ! Faut faire un truc. "
Passage (réussi) au long métrage pour Romain Laguna, dont le précédent film, J’mange froid, portait déjà en germe la spontanéité et la justesse de ton que l’on retrouve dans Les Météorites. Sur un sujet extrêmement classique, le portrait estival d’une jeune fille un peu déboussolée (et magnifiquement incarnée par la révélation Zéa Duprez), le réalisateur propose un film qui semble en permanence touché par la grâce. Tout, même le motif le plus rebattu comme l’histoire d’amour naissante ou l’incontournable scène de soirée, semble raconté (et filmé) pour la première fois. D’ailleurs, le récit ne cesse de nous surprendre, non par des rebondissements inattendus, mais par d’infimes pas de côté. Une façon de capter l’essence d’un moment, de filmer la nature environnante, d’envisager les transitions entre les scènes. De nous donner à voir par l’image plutôt que par les dialogues le ressenti de cette jeune fille en pleine période de doute et de remise en questions.
Le réalisateur alterne ainsi les passages presque contemplatifs, souvent dans un cadre naturel, et les passages plus dialogués, qui eux prennent plutôt place dans le cadre urbain. Les plans sont courts, donnant du récit une vision morcelée, elliptique, où le spectateur est invité à combler les vides. C’est d’ailleurs dans ces moments de creux, de respiration et d’attente que le réalisateur est le meilleur. Un plan sur l’héroïne couchée au milieu du raisin, un plan sur elle sous la pluie. Un sourire, un regard. Des minuscules morceaux de puzzle qui composent un tableau unique et lumineux. L’avenir.a beau être incertain, on sent une forme d’espoir dans le parcours initiatique de cette jeune fille qui se découvre peu à peu partie d’un tout. C’est là une des plus belles idées du film, mettre en parallèle le trouble intime du personnage, son interrogation face à sa propre existence, avec un point de vue carrément cosmique. La séquence finale du film est à ce titre l’une des plus belles qu’il nous ait été donné de voir au cinéma ces derniers temps. A la fois d’une grande simplicité narrative et d’une incontestable puissance d’évocation.
MpM
|
|
|