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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The Medallion
USA / 2003
24.12.03
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LOONEY TUNES JACKIE
"- Tenez-moi au courant de tout ce qui a volé. Tout ! Hélicoptères, oiseaux et Supermans !??"
Une sortie nationale qui coïncide avec les vacances et les fêtes de Noël, un naïf mariage de baston asiatique et de SF sommaire et un savoureux clin d'oeil à l'imagerie cartoon : Il ne fait aucun doute que le très jeune public français ne résistera pas longtemps à l'appel du nouvel opus de Jackie Chan. Si pour les plus âgés, le bondissant hongkongais occupait déjà la place enviée de héros fantaisiste, la nouvelle génération des 7-12 ans l'a définitivement adopté depuis trois ans. Ce nouvel élan de popularité est à mettre à l'actif de la diffusion mondiale depuis 2000 de la série d'animation, Les aventures de Jackie Chan.
D'ailleurs Le Médaillon ne s'écarte pas de la formule chère à son héros : pas de violence gratuite, un humour enfantin et une approche soignée et originale dans la chorégraphie des combats et des cascades. Rien de bien nouveau en somme ? Et pourtant. Car Le Médaillon s'avère peut-être une parodie de l'univers du remuant hongkongais. Quel plaisir de voir "l'immortel" Eddie s'envoler tel un super héros, bondir d'appartements en immeubles, dévaler des escaliers à vitesse grand V et s'étaler façon crêpe avec le naturel d'une créature de Tex Avery ou d'Hanna et Barbera. Un litchi sur le gâteau pour celui qui a toujours revendiqué son admiration pour le burlesque de Keaton et de Chaplin.
Alors, passons sur la bonne vieille recette qui consiste, de film en film, à flanquer Jackie Chan d'un co-équipier de fortune assez grotesque, oublions l'éternel gag homosexuel entre les deux policiers et l'innommable séquence où la gentille brune botte nerveusement le derrière généreux de la méchante et perverse blonde. Evitons aussi d'insister sur un scénario qui ménage tout suspense (on a rarement vu une séquence de fin aussi baclée) pour mieux empiler les poursuites et faire admirer au plus grand nombre, l'aisance technique de la star asiatique.
Non, la véritable déception est à chercher du côté du réalisateur Gordon Chan. Scénariste atypique, défenseur affiché du cinéma populaire de Hong Kong, on peut s'interroger sur les raisons de sa participation à cette superproduction très "made in America" où le héros part en quête d'un bijou mystérieux (comme dans Le Talisman avec Michelle Yeoh en 2002) et se dote de pouvoirs surnaturels (thème du Smoking avec Jackie Chan toujours en 2002). Peut-être une façon comme une autre de prouver la définitive déliquescence du cinéma hongkongais tout en offrant aux plus jeunes et à ceux qui sont resté de grands enfants, un spectacle digne des fêtes de fin d'année. Jean François
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