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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The Legend of Bagger Vance (La Légende de Bagger Vance)
USA / 2000
11.04.01
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UN TIGRE DANS LES BOIS
"- J’ai perdu mon swing, Adèle.
- Où ça ?"
Redford aime la nature, le grand air, l’égalité des hommes... cet idéaliste nous a livré de très beaux films en tant qu’acteur, mais aussi à titre de cinéaste, filmant l’Amérique de manière incongrue, notamment dans Milagro et Quiz Show.
Cette veine sociale et politisée se gomme un peu plus de chacun de ses films, qui deviennent de plus en plus aseptisés. The Legend of Bagger Vance n’échappe pas à l’évolution. Production typiquement hollywoodienne (casting, sujet, budget...), Redford n’a installé aucune magie, peu d’émotions et surtout le film transmet des messages simplistes et des véhiculent des métaphores de collégiens. Pourtant les personnages sont plutôt existentiels...
On comprend qu’il ait pu être attiré par le Golf ; quel sport a le plus fort lien avec le vent, les arbres, l’herbe, bref l’environnement ? Le Golf, comme la ville de Savannah où l’action se passe, séduisent le cinéma : Tin Cup (où Costner est golfeur) côté ratage, Minuit dans le jardin du bien et du mal (quand Savannah est décortiquée) côté Eastwoodien. En cela, Redford ne s’est pas totalement planté ; la reconstitution est bien faîte, mais son analyse historique et sociale est très superficielle ; quant au Golf, il est sans doute l’un des rares à avoir su filmer quelques swings impressionnants, effets spéciaux oblige.
C’est d’ailleurs ce qui surprend : comment Redford a-t-il pu faire un film aussi naïf , presqu’aérien, mais sans vertige? Totalement lisse, l’image, trop propre, trop belle, n’émeut pas. Du casting, seul Will Smith sauve l’ensemble ; son jeu est tellement différent de ses rôles récents qu’il en devient attirant. Damon et Theron n’ont aucune chimie, et leur aspect WASP nous indiffère. On peut y rajouter une épaisse sauce de morale judéo-chrétienne, où la victoire sur soi triomphe des démons intérieurs, où la souffrance et la foi sont les moteurs de nos vies, etc...
Cela rend le film peu intriguant.
Mais grâce à un scénario fluide, rythmé, bien construit, The Legend of Bagger Vance séduit plus qu’il ne rejette les non initiés. L’histoire est bien racontée, comme dans les vieux films où l’on nous narrait des exploits invraisemblables sur fond de trame romantique à deux " Harlequins ".
Grand prêcheur, Redford pêche par supercherie : c’est regrettable de vouloir voir un film " bigger than life ", et de se retrouver face à un conte moraliste et spirituel. Ca explique sans doute l’insuccès américain du film. vincy
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