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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Liberté - Oléron
France / 2001
20.06.01
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LES VACANCES DE MONSIEUR MONNOT
"- Qu'est-ce que je me fais chier..."
Depuis que Jacques Tati s'est emparé des congés payés comme cadre de la comédie contemporaine, familiale et sociétale, les cinéastes français ne cessent d'envoyer leurs comédiens au Club Med ou sur les rivages de l'Atlantique, en voiture break et souvent avec une marmaille criarde.
Liberté-Oléron n'échappe à aucune des règles de cette convention collective (La Baule Les Pins, 15 août...) où les générations aspirent à différents besoins, où les clashs familiaux dramatisent les quelques instants de bonheur. C'est du vécu, du réalisme. Et ça donne envie de rester à Paris ou de changer de vie.
Car reconnaissons-le d'emblée, Liberté-Oléron n'est que rarement drôle. Entre la beauf attitude qui ne peut qu'énerver et le personnage principal plus con qu'une boussole, on ne prend aucun plaisir à suivre les aventures de cette famille décidément trop banale. Dès le générique - l'un des plus affreux du moment, digne d'un téléfilm de France 3 dans les années 80 - on prend peur de l'absence d'ambition artistique du film. Il ne reste donc que le scénario, les acteurs, et la réalisation pour sauver ce qui s'annonce comme un petit Titanic. N'est pas Tati qui veut...
Le scénario est assurément la coque solide de l'oeuvre. Telle une chronique estivale du français moyen (dans ce cas là pourquoi ne pas tenter le super 8 ou la caméra numérique?), les anecdotes et détours obligatoires (donc des clichés) ponctuent une histoire moins fluide qu'il n'y paraît, relativement creuse, et qui nous fait flotter. Il ya bien quelques scènes pleines d'humour, des dialogues ou monologues qui font mouche, mais hélas on ne voit pas très bien où tout cela va nous mener. On évite la catastrophe avec un final plus dramatique, et en cela intéressant. Le contraste entre la farce (le bateau devient une arme à plusieurs détentes) et les engueulades (l'homme devient son pire ennemi) sauvent Liberté Oléron du naufrage. Hélas, l'idée s'arrête trop vite. Et tout noyés qu'ils sont, la solidaire famille Monnot s'en sort à trop bon compte. Le vrai souci provient de la bêtise du paternel, trop grande, trop vraie, pour nous appitoyer sur son sort et nous le rendre sympathique. Il y a quelques rires qui fusent dans la salle : ceux des enfants. C'est dire le niveau de l'amer.
Liberté-Oléron n'est pas plus sauvé par une mise en scène trop plate, peu inspirée, trop fade. Le montage est efficace, mais le cadre comme l'image sont trop peu soignés. Le son empêche parfois de comprendre correctement des dialogues qui se chevauchent, parce que "dans la vie, ça se passe comme ça". Là où Tati ou Chatilliez rajoutent de l'absurde et du surréalisme, de l'esthétique et de l'impossible, Podalydès, au milieu de ce bonheur acidulé, nous renvoie un brutal reflet de la réalité. L'imaginaire n'a de place que chez les enfants. Les séquences de rêve nous permettent d'envisager ce qu'aurait pu être le film dans une forme plus allégorique.
Concluons sur le point positif, les comédiens. Unis comme une famille, beaux sans l'être, comme nous tous, vivants et naturels, l'ensemble du casting sert à merveille cette histoire de coque et de bicoque, de vieux coq et de poussins.
Podalydès Denis est la proue de ce rafiot fabriqué avec son frère et piloté par Podalydès Bruno (qui devrait arrêter de jouer comme s'il était Edouard Baer).
Ce règlement de compte vis à vis du personnage principal, où Monsieur Monnot s'en prend plein la gueule, met hélas trop mal à l'aise à de trop fréquentes occasions, pour nous faire adhérer à ses malheurs. Le malaise est partout, gâchant le bonheur et les moments de grâce. On sort de la salle avec du Souchon dans la tête; ses airs et ses mots où mélancoliquement ses personnages rêvent d'Ava Garder, ont envie de voiles et de cheval. On se prend à fredonner avec tristesse "Le Bagad de Lann Bihoué". Liberté Oléron c'est le rêve de liberté qui se déchire. Un homme qui ne va pas bien haut, mais il y va seul. On a connu des films plus optimistes .... vincy
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