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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les enfants de la mer (Kaijû no kodomo)
Japon / 2018
10.07.2019
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COSMIC TRIP
C’est l’un des films d’animation japonais les plus audacieux de ces dernières années. En mélangeant images analogiques et numériques, Ayumu Watanabe propose une animation singulière dans un environnement souvent formaté.
Si le récit métaphysique, et parfois mystique, peut parfois dérouter là où la fable écologique est beaucoup plus convaincante, Les enfants de la mer, lointain cousin de Ponyo d’Hayao Miyazaki, surprend davantage par son renversement des genres.
Ici l’univers aquatique a tout du monde souterrain. Les sirènes sont deux mâles adolescents et jumeaux. Et l’océan est l’avenir de la terre.
D’une beauté somptueuse, Les enfants de la mer est un film mélancolique qui préfère se laisser voguer et même flotter dans un rythme qui s’éloigne des rivages de l’animation grand public. Les plans s’étirent et les dialogues, comme les monologues, se taisent. Ce minimalisme absolu, doublé d’une créativité visuelle inspirée, conduit naturellement l’humain et la nature à fusionner jusqu’à la composition de personnages hybrides et même jusqu’à illustrer ce qui n’est pas visible.
Les limbes du cosmos
Ce procédé visuel et narratif conduit logiquement à une forme d’abstraction fascinante, qui déroutera forcément les plus cartésiens. En chorégraphiant une danse entre les éléments, les technologies, l’infiniment petit et l’immensément grand, le cinéaste propose un trip psycho-pop acide qui rappelle un big bang cosmique sous LSD.
La splendeur graphique et la sensibilité du film emportent tout tel un tsunami. On reste plus indifférent au discours philo-existantialo-cosmique tout comme on peut regretter cette épopée initiatique trop classique. Rarement, cependant, les milieux subaquatiques ont été aussi beaux.
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Une abstraction colorée et lumineuse, vive et sauvage qui donne un sens à l’allégorie. Se reconnecter à la nature, se rappeler que nous ne sommes qu’un maillon entre les amibes et les étoiles. Sans faire la leçon, le réalisateur joue les lanceurs d’alerte et indique l’une des voies que l’on peut emprunter, quitte à recourir au psychédélisme et au spectaculaire pour nous hypnotiser ou nous ensorceler. Cette méditation, fantastique mais pas si irréelle, se traduit par une poésie psychédélique où chaque élément naturel, même le plus petit détail, est transcendé visuellement. Une ode ondoyante qui plaide la photosynthèse entre la nature et l’humain.
vincy
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