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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les enfants d'Isadora
France / 2019
20.11.2019
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LA DERNIERE DANSE
Le nouveau film de Damien Manivel est un voyage en trois temps entre un fait historique (la danse imaginée par Isadora à la mort de ses enfants), une idée théorique (les aspects purement techniques de la danse) et la naissance d’une émotion d’abord ténue, puis fulgurante, lorsque la chorégraphie se dévoile sans fard devant nos yeux. Comme si le réalisateur lui-même adoptait la forme d’un ballet en plusieurs mouvements pour accompagner ce cheminement qui ressemble à celui d’Isadora elle-même, et plus généralement au travail de deuil qui touche ceux qui ont perdu un proche.
Se succèdent ainsi à l’écran Agathe Bonitzer, Manon Carpentier, Marika Rizzi et Elsa Wolliaston qui s’emparent tour à tour des pas et des gestes imaginés par Isadora pour symboliser cet ultime adieu d’une mère à ses enfants. Toutes apportent un détail, un signe, un mouvement qui mis bout à bout donnent son ampleur finale au film, mais c’est pourtant l’ultime danseuse, la fascinante Elsa Wolliaston qui nous submerge par l’émotion. C’est avec elle, à travers elle, que l’on perçoit comme si elle était la nôtre la douleur millénaire des mères ayant perdu un enfant. Cet écho infini venu de la nuit des temps semble, le temps d’une danse, effacer toutes les frontières, toutes les distinctions d’origines ou d’époques, pour ne laisser qu’une Humanité unie et solidaire dans la souffrance.
MpM
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