Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Cunningham


Allemagne / 2019

01.01.2020
 



CHANGING STEPS





«- Je suis un danseur, c’est suffisant pour moi. »

Immense chorégraphe du XXe siècle, Merce Cunningham méritait un grand documentaire sur son parcours artistique. Alla Kovgan réussit formellement à être aussi audacieux que son sujet. Entre récit biographique et illustration chorégraphique, le film ne s’aventure pas hors des sentiers battus. A l’inverse, visuellement, le réalisateur se permet de nombreuses audaces. Multipliant les formats d’images, superposant les archives à un fond d’écran fixe, jouant de la profondeur grâce à la 3D, il donne une dimension proprement cinématographique à son documentaire.

S’il s’inscrit dans la lignée du fabuleux Pina de Wim Wenders, en utilisant notamment une narration assez similaire, il épate un peu moins quand il s’agit de reconstituer les créations de Cunningham. Chez Wenders, les ballets de Bausch prenaient place dans la ville et dans la vie, leur conférant une atemporalité toute contemporaine. Ici, ils sont enfermés dans des tableaux très classiques (et très romantiques), de parcs en palais. Figés et morcelés, ils donnent un aspect un peu suranné aux créations, desservant celui qui a été un artisan de l’avant-garde dans son domaine. Cependant, ceux qui n’ont jamais eu l’occasion de voir une pièce de Cunningham pour être saisi devant Winterbranch.

Si on n’apprendra peu de choses sur la vie privée et les opinions de l’artiste (par pudeur ?), hormis ses fascinants liens avec le musicien John Cage et les plasticiens Robert Rauschenberg Andy Warhol, et Jasper Johns, on suit une leçon magistrale sur l’art de la danse, où même l’immobilité peut-être mouvement. C’est un hymne au corps, le plus flexible possible, alliant les jeux de jambes des ballets et les positions du torse de la danse moderne. Ce corps qui se détériore avec le temps, qui exige de l’endurance, du rythme, de la discipline.

Ainsi on navigue entre un film autocentré sur un grand artiste et sa « famille » et des pièces chorales admirables. Cela donne un film d’art gracieux et élégant, où l’on décrypte l’artiste, son rapport fusionnel avec sa troupe, à défaut de connaître l’homme.
 
vincy

 
 
 
 

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