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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Cuban Network (Wasp Network)
France / 2019
29.01.2020
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DOUBLES VIES
Avec Cuban Network, Olivier Assayas retrouve une nouvelle ampleur. Son nom est synonyme de mélange des genres et en particulier de visites de nouveaux territoires aussi bien géographiques que narratifs. Olivier Assayas est l'un des rares cinéastes français qui se rate quand il s'agit d'une certaine 'bourgeoisie-parisianiste-post-Nouvelle-Vague' en quelque sorte, ces drames psychologiques de famille qui sont le terreau de nombreux de ses confrères ne lui réussissent guère : au regard de sa filmographie son dernier Doubles vies est certainement son oeuvre la plus faible avec L'enfant de l'hiver 20 ans auparavant et L'heure d'été entre les deux. Hormis sa cultissime oeuvre de jeunesse L'eau froide, les films d'Assayas les plus intéressants sont ceux où il y a une rencontre voir une confrontation avec un(e) autre d'origine étrangère : Irma Vep, Demonlover, Clean, Sils Maria, Personal Shoper... En 2010 Olivier Assayas avait surpris tout le monde avec Carlos, une sorte de biopic fievreux et ambitieux de 5h30 dans sa version longue découpée en épisodes de série (aussi vu dans un montage de 2h45 en salles) avec Edgar Ramirez. Son nouveau film Cuban Network ne ressemble en rien à ses précédents films, sauf peut-être justement ce Carlos, et c'est tant mieux . Cette reconstitution d'un passé révolu de quelques années en arrière nous fait plonger et ressentir pleinement cette période où Cuba et les Etats-Unis étaient opposés dans une guerre froide autant idéologique que économique, à travers le destin en particulier de 5 espions et de leur entourage.
Une affaire d'espionnage palpitante
Il s'agit en fait de l'organisation Red Avispa, surnommée aussi WASP Network (le titre original du film lors de sa présentation au Festival de Venise), mis en lumière en particulier avec l'arrestation en 1998 de cinq espions cubains sur le territoire américain à Miami. C'est une affaire géopolitique aux ramifications complexes, qui pourrait se résumer ainsi : il y avait aux Etats-Unis des gens qui planifiaient diverses actions (dont attentats) portant préjudice à Cuba dirigé par Fidel Castro, et Cuba avait clandestinement infiltré ces gens pour justement s'en défendre. Olivier Assayas s'appuie sur cette affaire pour la raconter en partie, tout en racontant aussi la vie de cubains à Cuba et la vie d'autres cubains ayant émigré aux Etats-Unis... Le film présente d'abord différents personnages d'abord d'un point de vue intime avec leur couple ou leurs amis, puis il révèle certains liens entre eux pour tisser une représentation de cette affaire politique. Le film s'attache davantage à des parcours individuels avant d'explorer leurs actions clandestines qui aboutiront à cette fameuse affaire des cinq espions. Ici, Olivier Assayas prend son temps pour nous présenter quantité de personnages même certains qui auront en fait un rôle relativement secondaire. Il brouille les cartes entre identité affichée et identité secrète. Dans le film on verra plusieurs moments où des avions font la liaison entre Cuba et les Etats-Unis via Miami, de même le film fait des allers-retours entre les deux pays : selon là où il se trouve, un personnage est vu soit comme un héros soit comme un traitre...
Un casting hispanique 5 étoiles
On retrouve dans Cuban Network Edgar Ramirez qui, après Carlos, brille d'intensité une nouvelle fois. Penélope Cruz se réinvente en une autre femme, avec les costumes et la coiffure elle apparaît comme différente (comme c'était aussi le cas dans le film Escobar) et c'est ce qui lui permet d'incarner pleinement ce nouveau rôle. Gael García Bernal sera celui qui ne dit pas tout, Ana de Armas sera celle qui n'ose pas tout dire. Il y a aussi Wagner Moura (de la série Narcos), Leonardo Sbaraglia (dans Douleur et gloire de Almodovar), Adria Arjona (en ce moment sur Netflix dans Six Underground de Michael Bay)... Le générique est donc un rassemblement des talents les plus 'caliente' originaires du Venezuela, d'Espagne, Mexique, Cuba, Bresil, Argentine, Puerto Rico; tous réunis ici dans ce Cuban Network
C'est grâce à eux que les creux du films se remplissent. Que l'on passe de moments faibles à des instants plus intenses, sans s'ennuyer. Un thriller efficace, codé, ambitieux qui doit autant aux influences du cinéma américain qu'Assayas revendique qu'à son amour pour des comédiens, tous impeccables et convaincants. On peut regretter que ce ne soit pas tout à fait maîtrisé, que le film politique attendu ne soit pas au rendez-vous, que le genre soit trop dilué dans une ode au sacrifice individuel, et finalement dans une nostalgie d'un certain héroïsme. kristofy
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