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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Lettre à Franco (Mientras Dure la Guerra)
Espagne / 2019
19.02.2020
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COPIE CONFORME
Cela fait longtemps qu’Alejandro Amenabar était absent. Après une décennie flamboyante entre Tesis en 1996 et Mar adentro en 2004, il n’a tourné que deux autres films, Agora, sans doute trop ambitieux, et Régression, thriller international raté. Lettre à Franco revient à quelque chose de plus sobre, et finalement de plus raisonnable.
Le cinéaste n’a rien perdu de sa capacité à filmer les aspects sombres de l’âme humaine, les doutes les plus torturés, ni à leur donner un élan romanesque. Cette histoire vraie politico-historique autour d’un romancier franquiste qui finalement se rebelle contre le dictateur éclaire une face cachée de l’Espagne avec un certain brio. Car il s’agit bien d’un jeu d’ombres et de lumières, d’idées fascistes morbides et de discours de liberté solaires.
On peut alors regretter, avec une pointe de nostalgie pour les premiers films du cinéaste, que Lettre à Franco soit si académique dans son style. Pourtant, ce qu’il dénonce est passionnant. La douleur de l’écrivain, accompagné par un scénario assez fin, démontre l’impuissance des intellectuels face au despotisme émergeant et à la guerre qui s’annonce.
Solide et efficace, le film est sans doute trop sage pour nous emballer. Mais néanmoins, Amenabar sait encore nous bousculer (un peu) et nous bouleverser, malgré ce didactisme un peu désuet et finalement une réalisation sans doute trop sage et même assez scolaire. A trop chercher les explications des ambiguïtés de l’époque et à trop déterrer les racines d’une situation complexe, il en oublie le souffle qu’on espérait pour donner de la puissance à son propos.
vincy
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