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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Une sirène à Paris
France / 2020
11.03.2020
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LA MECANIQUE DU COEUR BRISE
« Parisian fish. Picard. Good quality. »
Quelle déception. Mathias Malzieu n’a pas réussi à transposer son univers littéraire imaginaire au cinéma. Une sirène à Paris est au mieux un conte naïf, au pire une fable déjà vue et sans surprises. Un comble pour un film dont le héros se vante d’être membre des « surprisiers ».
Entre l’esthétique Amélie Poulain et un doux délire romantique à la Vian, l’écrivain-musicien-cinéaste se laisse piéger par son atmosphère, écrasant ainsi toute forme d’émotions et toute liberté narrative. Dans ce monde où l’on croise un musicien au cœur brisé, insensible même au chant d’une sirène, et des amours hétéronomes et platoniques qui font passer Hélène et les garçons pour un film sentimentalement pornographique, on est vite lassé de la fantasmagorie, au point de se désintéresser de la dramaturgie.
On sait d’avance comment ça va se finir. Tout est convenu, binaire, et sans aucune subversion. Trop nostalgique et trop mièvre, Une sirène à Paris veut nous faire croire qu’un Quadra tatoué et coroner dort en pyjama avec son chat. En croisant une héroïne, par définition impénétrable, sortie d’un film de Luc Besson (comprendre, blonde, immature, ambigüe, et inexpressive), on touche le fond (de la Seine) à défaut de brûler (la scène).
Avec la série de crimes (elle tue les hommes hétérosexuels, les autres n’existant pas a priori), il aurait pu nous dévier vers le polar, le suspens. On plonge en fait dans une romance folklorique et pittoresque en apparence, terriblement ennuyeuse au final.
On n’aura pas été enchanté, ce qui est un comble. Evidemment l’amour sauvera tout ce petit monde bien fragile et qui se console en musique. A moins d’être fétichiste des queues de poissons, le film s’embarque surtout dans un tête à queue tout juste sauvé par une direction artistique impeccable et des acteurs qui tentent de donner de la chair à ces plans sans arête.
On vous recommande la lecture d’Homère. Ses sirènes maléfiques dans l’Odyssée sont bien plus envoûtantes que ce fantasme assez sexiste d’un autre âge, celui des adolescents pubères aux déviances inavouables.
vincy
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