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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Lucky Strike (Beasts That Cling to the Straw)
/ 2020
08.07.2020
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LES BONS, LES BRUTES ET LES TRUANDS
« Ni Dieu, ni les vieux, mais les cigarettes. »
Le cinéma sud-coréen est devenu expert en polar à veine politique ou sociale. Lucky Strike n’échappe pas à la règle. Si sa mise en scène n’a peut-être pas le brio des films de genre emblématiques venu de ce pays, le thriller épate par son scénario et ses twists à répétition.
Ce film malin ne révèle son secret qu’à la fin. Bien sûr on est troublé à certains moments par ce qui semble être des incohérences. Mais le réalisateur et scénariste s’amuse en fait à mélanger les temporalités et le fil chronologique ainsi perturbé lui permet de construire un suspens plus jouissif que haletant.
Au départ un sac Louis Vuitton placé dans le casier d’un sauna. On ne sait pas qui l’a mis là. Il est pourtant rempli de billets. Il est d’ailleurs convoité par beaucoup de gens, qui ont tous une raison de vouloir autant de fric : un employé sans le sou, un mafieux cupide, un douanier qui a déconné, une mère maquerelle arriviste, une femme battue en quête de libération, … et puis il y a les seconds rôles : le patron du sauna méprisable, le flic intrusif, le cousin un peu niais, la mère alzheimer, l’homme de main violent. Toute cette bande de gens qui n’auraient jamais du se croiser vont jouer au chat et à la souris, ou plutôt au requins et aux petits poissons.
Tous dans le même sac
Car Lucky Strike est une histoire de prédation : qui va bouffer (tuer) qui ? Et qui, in fine, aura le sac. Car, même une fois l’artifice du temps compris aux deux tiers du film, le film continue de nous happer pour cette simple raison : du pauvre ou du brutal, du malin ou de l’immorale, du puissant ou du déjanté, qui va gagner le million ?
Dans son esthétique toute asiatique, sur fond de chronique sociale entre déclassés, délinquants et criminels, le film s’avère un polar pas très nerveux mais diabolique. Cette bande d’arnaqueurs, à la limite du stéréotype quand il s’agit des seconds-rôles, va jouer à un jeu macabre, où un à un ils vont mourir, jusqu’au presque dernier. Mais c’est bien son imprévisibilité qui lui donne un cachet particulier. Tout le monde est capable de se faire avoir comme de surprendre l’autre. Cette loi de la jungle, qui balance entre dérision et violence, cocasseries et cupidité, aboutit quand même à une morale : le hasard fait parfois bien les choses, et il faut toujours se méfier des personnages les moins visibles, ils cachent bien leur jeu.
vincy
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