Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Rocks


Royaume Uni / 2019

09.09.2020
 



ADOLESCENTES





On pense évidemment à Céline Sciamma et son Bande de filles quand on voit Rocks de Sarah Gavron. Mais, s’enlignant dans une tradition plus britannique, pas loin de Loach et de nombreux films anglais pointant leur caméra sur les déclassés et les quartiers populaires, la réalisatrice de Rendez-vous à Brick Lane et des Suffragettes, insuffle un vent de liberté à son propre cinéma.

Sans perdre son savoir-faire à diriger des actrices, elle le fait cette fois-ci dans une forme de coproduction collaborative, où les jeunes filles du lycées, aussi amies que chipies, solidaires que différentes, désespérées que déterminées, participent à la fabrication de l’image. En s’autorisant cette liberté de mouvement à travers un scénario a priori sordide (une mère abandonne ses deux enfants, qui doivent se débrouiller par eux-mêmes), la cinéaste sort de ses productions plus académiques et à plus gros moyens.

Si ce joli film n’a rien d’original, il est transporté par la fraîcheur et la vivacité des comédiennes qui donnent vie à cette gang au féminin. Car c’est bien le trait commun de l’œuvre de Sarah Gavron : l’émancipation des femmes, minorité visible, peu importe le milieu social ou la couleur de peau. Sans nous appesantir avec la psychologie, elle esquisse les contours de ces filles bientôt femmes qui doivent affronter un avenir incertain et une réalité loin des dogmes politiques.

La forme et le fond se rejoignent ainsi dans cet esprit de liberté, au gré du vent et des incidents. En filmant l’adolescence avec cette volonté de capter du réel dans la fiction, elle parvient à une justesse de ton qui fait de Rocks un portrait précis et subjectif de la jeunesse contemporaine, avec une certaine légèreté, qui n’est pas une insouciance, bienvenue. En ne cherchant pas à tout expliquer, tout conclure, la réalisatrice, préférant sans doute la beauté et la maturité de ces ados-amies, déroule son histoire sans forcer et sans s’y perdre. Mais surtout, elle laisse ses personnages, si bien incarnés, se déployer à l'image au point de les croire authentiques.
 
vincy

 
 
 
 

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