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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Mademoiselle
France / 2001
21.03.01
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DROLE D'ENDROIT POUR UNE RENCONTRE
"- J’ai l’impression d’être au bord d’une falaise."
L’histoire de Mademoiselle est la plus ancienne du monde: la rencontre d’une femme et d’un homme inéluctablement attirés l’un par l’autre.
Ce qui aurait pu être simple se complique parce qu’elle est mariée et lui, un solitaire plutôt désabusé.
Le film de Philippe Lioret tire de cette situation une sorte de fatalité dramatique assez touchante. Avec beaucoup de subtilité, le réalisateur a su capter l’essence même de cette rencontre évidente qui foudroie et bouleverse l’ordre établi des choses (la vie déjà engagée de Claire et la solitude désabusée de Pierre).
On perçoit véritablement que les deux personnages, même s’ils ne partagent que 24 heures, seront à jamais marqués par leur courte liaison. Mademoiselle est ainsi avant tout un film sur l’attraction inévitable de deux êtres, sur l’ évidence du désir, et finalement un film sur le désir lui-même.
L’intensité de la rencontre est due pour une large part au rythme du film: tout est ponctuée par les multiples échéances qui hantent chaque moment telles une épée de Damoclès. C’est ainsi les faux départs de Claire et les horaires des trains qu’elle doit prendre pour repartir chez elle qui rendent tangible l’éphémère de l’histoire d’amour et sa conclusion inévitable.
Les deux acteurs contribuent à la réussite du film. Sandrine Bonnaire est plus lumineuse et légère que jamais. Quant à Jacques Gamblin, il incarne avec beaucoup de charme et d’humour désespéré ce personnage anticonformiste, écorché et solitaire. laurence
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