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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Maelström
Canada / 2000
04.07.01
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COMMENT SORTIR DU GOUFFRE ?
"- La vie lui accorde une deuxième chance. Si elle survit, elle s'accorde le droit à la vie."
Maelström, le dernier-né de Denis Villeneuve, pénètre dans l'abîme d'une vie bouleversée par une collision faisant une victime. Cette vie, c'est celle de Bibiane Champagne, issue d'une famille riche et n'ayant que faire des rangs sociaux. Cette vie, c'est celle d'une jeune femme de 25 ans qui plonge dans une profonde remise en question, nécessaire à sa survie.
L'histoire de cette existence est racontée par…un poisson parlant ! À première vue, l'idée peut sembler facile et saugrenue. Or, il s'agit là d'une liberté extraordinaire et combien originale prise par le réalisateur. Plus le scénario du film se fait connaître, plus ce mode de narration s'avère justifié.
En fait, tout le film est habité par l'eau, coulant à flot tel le torrent qui habite Bibiane. Elle happe mortellement un poissonnier, se jette dans le bassin du port et rencontre le fils du poissonnier, un homme-grenouille. Cette idée d'utiliser l'eau comme élément autour duquel gravite tout le film est un indice de l'influence de la participation de Denis Villeneuve à la Course destination monde. Autre trace : la multiplication des gros plans. Cette alternance "zoom in - zoom out", bien qu'agaçante pour l'œil, permet, à l'aide des images remarquables d'André Turpin, de pénétrer dans l'univers tourbillonnant des personnages. Issu de la réalisation de vidéoclips, Denis Villeneuve a conservé un rythme de narration soutenu, à l'exception d'un creux apparaissant au milieu du film.
Dans Maelström, rien n'est laissé au hasard. Tout a sa raison d'être, même la musique aux airs norvégiens. L'humour croustillant, mais noir, exploite le thème de la mort à souhaits, au point qu'on ressent parfois un vague sentiment de culpabilité envers le sourire qu'on vient d'esquisser.
Le jeu de Marie-Josée Croze, est juste, mais quelque peu fade. L'état dépressionnaire du personnage aurait certes pu être poussé plus loin. Quant à Jean-Nicolas Verreault, il est formidable dans le rôle du jeune homme naïf et renfermé qu'il incarne. Son interprétation magnifique rend attendrissant un personnage qui aurait pu paraître froid parce que trop replié sur lui-même. Dommage qu'il n'apparaisse qu'après la deuxième moitié du film. valérie
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