Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Mariées mais pas trop


France / 2003

09.07.03
 



LES MARIAGES DE MA MEILLEURE MAMIE





"- Les types que je rencontre, ils sont au bord du gouffre. Je les pousse pas. Ils tombent."

La facilité aurait été d’intituler cette critique Veuve(s) mais pas trop. L’hommage n’aurait pas été usurpé. Le nouveau film de Catherine Corsini (l’excellente Nouvelle Eve, la décevante Répétition) est une comédie réussie. Techniquement, déjà, le film n’a pas l’aspect téléfilm qu’on reproche si souvent aux films équivalents. L’image est soignée. Les décors sont sexy. L’ensemble est très glamour.
Cependant, la surprise réside davantage dans le scénario. Un film français qui manie l’humour noir, presque british, avec autant de plaisir, cela mérite d’être souligné. D’autant que ce vaudeville qui ne se prend pas au sérieux est pour une fois porté par des femmes. Et pas n’importe lesquelles. Elles ont des idées vaches, frappent, giflent, et les mecs s’en prennent plein la gueule. Cruel ? Mais drôle !
Jane Birkin est sublime en veuve noire rajeunie par l’ironie, le cynisme et les répliques caustiques ("Ca va être ta fête, petite nouille !"). Emilie Duquenne opère une véritable métamorphose entre le début (un peu gourde) et la fin du film, devenant même belle. Amira Casar dans un caméo de femme sado-maso, est encore une fois un régal pour les yeux. A côté les hommes n’en mènent pas large. Elkaïm est mignon et perdu comme un enfant, Cornillac est toujours aussi parfait dans les rôles de niais sentimentaux, et Pierre Richard s’offre un come-back superbe de vieux séducteur.
Malgré ces allures de comédies britanniques, Corsini continue d’explorer les relations féminines. Complices et opposées, amies et différentes, la grand mère et sa petite fille ont une relation d’amour/haine qu’on trouvait plus maladroitement, trop sérieusement dans La Répétition. Ici tout est léger, virevoltant, sucré...
Si le rythme s’affaiblit vers le dernier tiers, quand les deux femmes doivent se débarrasser de leurs hommes, la drôlerie et l’absurdité de certaines séquences sauvent souvent ces deux mariées pas très blanches. D’autant que ce conte délicieusement amoral est écrit de bout en bout, avec un début, un milieu, une fin. Un film idéalement calibré pour voyager en dehors de France. Même si tout cela manque de profondeur et d’intensité, le plaisir n’est pas futile.
 
vincy

 
 
 
 

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