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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Moi César 10 ans et demi 1m39
France / 2003
09.04.03
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COMMENT SE DEBARRASSER DE SES PARENTS ?
"- César Petit. Assieds-toi mon grand !"
"J’avais décidé d’énerver personne." Ainsi parle César. De fait, le film n’agacera pas les masses. Ce n’est pas qu’il manque d’audace. Mais Richard Berry s’efface trop derrière le scénario.
Ce qui irritera, et déjà le réalisateur s’en défend, c'est bien évidemment la ressemblance "stylistique " avec Amélie Poulain : le décor montmartrois, la voix off impertinente, certaines séquences au montage très " publicitaire " (notamment le retour de Londres en Eurostar), ou encore la musique à la Yann Tiersen (accordéon compris).
A contrario, il y a quelques scènes bien ficelées, portant l’empreinte du cinéaste : l’enterrement avec la Callas et les parapluies noirs (sauf un tout rose avec un message de lutte contre le SIDA), par exemple. De même, sa vision de la société sonne juste : enfants matures, parents largués, métissage ethnique, ... La manipulation des gosses et leur perception de la vie et de ses problèmes est bien vue. Dans un scénario solide, presque mécanique, les enfants jouent les vedettes et les parents ne sont que des figurants très caricaturés, pour ne pas dire des pantins incompétents. Face au portrait si juste de César, tout le reste semble un peu facile.
Le film s’adresse tellement aux enfants qu’un adulte s’y ennuie facilement. L’humour de cour d’école (du pipi au prout) rivalise avec le cliché générationnel. Resquilleurs, inconscients, consuméristes, les " kids " dansent sur du rap, mate des pornos, et sont technophiles. La comédie se fait peur au cours d’un détour à Londres, où seule Anna Karina, en fée Gloria, apporte une dimension ludique. Le film aurait alors pu virer au conte de fée. Mais Berry préfère le réalisme, quitte à être invraisemblable.
Pour un poème de Baudelaire récité entièrement face au spectateur (merveilleux Albatros), on ne compte pas les placements produits alimentaires (de Mikado à Lion en passant par les BN). Cette fantaisie sans parti pris oublie ainsi de parler de l’éducation, risquant presque le hors sujet. Son film ne devient, par conséquent, qu’une comédie à la mode, dans l’air du temps. Le papa de César est trop antipathique (Ecoffey n’a même pas l’humanité de son personnage similaire de Ma Vie en Rose). Heureusement, il y a la maman. Maria de Médeiros est magnifiquement belle. Berry lui donne le beau rôle et lui rend hommage (de Pulp Fiction à sa réplique finale où elle vend un livre de pensée positive). Nul doute que grâce à elle, César aimera beaucoup sa copine Sarah. Mignon tout plein. Pour les moins de 12 ans. vincy
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