Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Monsoon Wedding (Le mariage des moussons)


Inde / 2001

12.12.01
 



DELHI QUINTESSENCE





"- Ta philosophie, tu la tiens de Cosmopolitan!"

Il y a quelque chose de réjouissant à voir la plus illustre des cinéastes indienne s'attaquer à sa culture, son pays, et en extraire une vision moderne, loin de tout ce que l'on a vu sur l'Inde et ses malheurs. On y prend le thé avec une sucrette, le portable est indispensable... En réalisant un film narrativement occidental, stylistiquement soigné comme une production hollywoodienne, elle a sorti nos préjugés de la crasse de nos mémoires où l'on croyait que l'Inde était simplement un pays sous-développé. La mondialisation prend ici toute sa définition : world music en bande sonore, comportement de vie de la classe moyenne similaire à ceux des européens, délits (inceste, adultère, ...) et péchés (que de sexe!) dignes d'un soap américain ou brésilien.
Mais la véritable attraction se produit quand Mira Nair insuffle des références au cinéma bollywoodien, c'est à dire où la fête, les couleurs, le kitsch, la flamboyance s'invitent. La musique et les traditions restent le socle de cette famille unie, de cette culture Penjab, de cette mutation forcée et souhaitée. Bien sûr il y a celui qu'on chasse, et les étrangers qui arrivent; il y a ce rêve agaçant mais si réel de l'Amérique; ce consumérisme et ce piège de l'apparence qui en font finalement une société banale sous ses aspects critiquables. Mira Nair n'hésite pas à donner son point de vue moral sur les fautes : chez elle le dialogue, la discussion est parole d'or, comparé aux silences étouffés. On pense à Garçon d'honneur d'Ang Lee, qui avait un peu plus de maîtrise cependant. Elle se permet plutôt une incursion dans le mélo, alors que tout son film repose sur la comédie.
C'est loin d'être complètement équilibré, mais le charme opère malgré tout et nous envoûte comme Le destin de Chahine nous faisait craquer. D'autant qu'elle ne s'apesantit pas sur ce débat manicchéen entre modernes et traditionnels, entre rêves et coutumes. Elle ne juge pas un mariage arrangé, préférant l'espoir qu'il peut susciter. Fish and Chips reprenait déjà ce thème dans une version différente, celle des immigrés vivant en Europe.
Ici nous sommes plongés dans cet univers où les mâles jouent encore aux machos, même si plus ils sont jeunes, plus ils se féminisent.
Car les grandes vedettes, ce sont les femmes. Elles y sont émancipées, elles clopent, elles baisent, elles se font tatouer, elle s'affirment, avec autorité. La beauté de leur saris, la sensualité de leurs gestes, la légereté des mouvements de leurs mains contrastent avec la maladresse et la rudesse des hommes, parfois incapables et bêtement dominateurs.
On reprochera peut-être la facilité de cet hymne techno-world, mais l'habile cocktail de Bollywood et d'Hollywood en fait une oeuvre grand public, douce amère, sucrée salée, bref épicée à point, offrant une saveur authentique et sincère, malgré sa superficialité. "Exactement et environ."
 
vincy

 
 
 
 

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