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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The Muse (La muse)
USA / 1999
22.12.99
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MANQUE D'INSPIRATION
"- Chérie, tous les dieux sont alcolos!"
Deux semaines après Bowfinger, les dés sont jetés: Steve Martin a été plus inspiré que Albert Brooks. Le producteur a gagné sur le scénariste. Et cela accentue d'autant les défauts de cette Muse qu'on espérait légère, envolée, satyrique.
Le problème est multiple : pas de gags, ni de comique de situation, un scénario qui sent le baclé vers la fin, un casting qui n'étonne pas (MacDowell joue une mère au foyer douce et attentionnée, Sharon Stone la joue diva un peu excentrique qui en fait trop...). De plus le regard sur Hollywood est bourré de clichés. Spielberg injoignable, la star est plus importante que le script, donc le scenariste doit être une star, etc... Même un "I am the King of the room" parodique en début de film tombe à l'eau en voyant James Cameron se pointer plus tard dans le film. Le cynisme est ici édulcoré. "Les gens sont (peut être) prêts à croire n'importe quoi" comme il est dit dans le film, mais pas à voir un script aussi platement filmé.
Ceci dit tout n'est pas mauvais. Si le final n'avait pas été aussi baclé, et aussi bêtement optimiste, on aurait pu y trouver un intérêt. Il faut voir Jeff Bridges en lanceur de balles de tennis. Ces caméos de Scorsese (hilarant), Cameron, Reiner, Tilly...
Mais les fans de Brooks seront déçus de voir L.A. comme dans les films de Steve Martin, ou de ne pas retrouver la sensibilité qui faisait la touche personnelle de son écriture.
Ce qui est plus inquiétant, et ce film d'ailleurs souligne le problème sans vouloir le résoudre, au contraire, c'est bien cette dépendance d'Hollywood. Tous ces gens, même sur le déclin, même mauvais, ne peuvent pas se passer du système, prêts à tous les compromis. Et ce n'est pas que du pouvoir dont il s'agit, mais bien aussi de vanité. Il n'y a qu'Hollywood. Et ce film prouve en plus qu'Hollywood désormais se nourrit de dollars en écrivant des films sur son propre mythe. En dehors du système, point de salu : ni vie, ni bonheur possible. Comme la TV lorsqu'elle parle de sa propre actualité... Une sorte d'anthropophagie.
Cela aurait mérité une fin désillusionnée ou un vrai surréalisme (gaché ici par l'explication du personnage de Stone). A force de vouloir tout expliquer, le rêve est tué; dommage que cette muse ne nous a-muse pas plus. vincy
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