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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The Naked Man
USA / 1998
11.08.99
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OS FRAGILES
"- Tu as le catch dans le sang."
The Naked Man surprend vraiment... Tout débute tranquillement dans une ambiance légère sans un humour trop gras. On se glisse dans l'univers d'Eddie sans difficultés. Il manie le dos des gens avec beaucoup de précautions, rendant l'acte presque érotique avec certaines patientes, des dizaines d'os craquent, plus vrai que nature. D'un naturel un peu naîf, Eddie distribue ses cartes de visites à ses clients, il a décidé d'arrêter de se laisser exploiter et va s'installer à son propre compte pour vivre avec sa femme et élever son enfant dans les valeurs morales qui ont forgé l'Amérique des années 50. La famille avant tout; et pour cela il ira jusqu'à abandonner sa passion du catch qu'il exerçait occasionnellement dans des entrepôts abandonnés, au milieu d'une foule en délire, mieux qu'à la WWF. Enveloppé d'une tunique mi-squelette, mi-système vasculaire avec comme seul pagne une feuille de vigne, il se bat comme un beau diable - enfin il simule, on sait tous comment sont managés les combats de catch...
Le voilà en route pour retrouver ses parents qu'il n'avait pas revu depuis son entrée à l'université. Lors d'une de ses absences, l'horrible se produisit. Une petite teigne à la colonne vertébrale amochée accompagnée d'un sosie d'Elvis Presley (" thank you very much ") décime sa petite famille. A partir de ce moment là, le film prend une toute autre dimension et s'aventure dans le terrain connu des Coen, aux limites de l'absurde et l'invraisemblable, tout en réussissant à nous faire prendre part à l'action et à nous immerger dans un univers d'humour noir, de bons et de méchants, pas vraiment des lumières il faut l'avouer. Vert de rage, Eddie redevient " The Naked Man " et jure de faire payer les crimes aux assassins et à la sociétè entière ! Pas une mince affaire, il part donc en croisade contre le mal en déclamant que si tout le monde avait un dos sain, il n'y aurait plus d'ondes négatives dans ce monde. De belles paroles qui lui donnent du fil à retordre partout où il s'aventure, il remet les gens à leur place ainsi que leurs colonnes. Il croise en chemin Dolores aux seins tatoués comme les mains de Mitchum dans La nuit du chasseur et un inspecteur qui a lui seul vaut le détour ; un sacré numéro un croisement entre Colombo et le dernier des loosers.
Les deux compères, Anderson et Coen, nous dépeignent avec brio plusieurs personnages croquignolesques, extrêmes, avec leurs visions de la vie souvent opposées. Sans partir dans des délires visuels propres qux Coen, Anderson trouve son style et nous régale de références cinématographiques. Le tout sans oublier d'attaquer les capitalistes et les " chaînes de magasin " prêtent à tout pour dominer le monde... Si, si! Et n'oubliez pas votre visite annuelle chez le kiné, sinon vous n'aurez que des mauvaises pulsions. alix
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