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TRIUMVIRAT
"- Les perdants me font gerber."
Il y a quelque chose de fascinant dans ce nouveau Ferrara, croisement entre un scénario à la Kar-wai et un Blade Runner à petit budget. La fascination provient sans doute du fait que cette science-fiction n'a jamais était aussi réaliste, probable. La direction artistique contribue aussi à la séduction qu'exerce New Rose Hotel. A coup de'extraits en vidéos surveillance, de split screen, de couleurs saturées, de décors esthétiques, de voyages au Maroc, au Japon, à Vienne, Ferrara livre un viséo clip à suspens, avec une image granulée, rythmée par de la techno et du Strauss. On frôle l'approche Kubrick d'un univers déshumanisé, informatique, surréaliste.
Trop soft, cependant, New Rose Hotel, ne renvoie jamais une critique réelle de ce monde virtuel. Le cinéaste est trop occupé à ses exercices de style, ses figures imposées, et la cohérence de son synopsis.
Avec une thématique tournant autour du tryptique, Abel Ferrara explore les méandres de l'amitié, de l'amour, de l'argent. De ce qui domine les instincts, les désirs, les ambitions de X, nikel rôle pour Willem Dafoe. La révélation étant la brune fatale Asia Argento. Avec la robe rouge de rigueur, comme dans les polars les plus classiques. 3 pays, 3 langues (allemand, japonais, anglais), 3 personnages, 3 intrigues...
Sexe, musique et néons. New Rose Hotel est typiquement ferrarien, avec un point de vue ultra mysogine où les femmes sont objets et fantasmes sexuels. Entre lesbiannisme et futurisme, la société cyber imaginée ne laisse aucune place aux sentiments, mais laisse la liberté au matérialisme. Vision pessimiste et d'ailleurs fataliste et désespérante.
Le film, formellement intéressant, s'embourbe hélas dans une fin décevante. Le scénario, jusqu'ici prétexte à, se vide de substance et tourne alors à vide. Les 15 dernières minutes s'étirent dans un flash back redondant, explicatif et inutile. Montage sans brio qui gâche un peu l'atmosphère de ce cyberpolar, il ne résout que le scénario, sans ouvrir la porte sur l'avenir du personnage.
vincy
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