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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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On appelle ça ... le printemps
France / 2001
21.03.01
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FANTAISIE LOUFOQUE
"- J’ ai une femme.
- Et vous en êtes content? "
Voici un film pour le moins particulier dans le paysage du cinéma français et qui détonne par rapport au précédent long-métrage d’Hervé Le Roux, Reprise. Le début est très surprenant et charmant : en guise d’introduction (et de ponctuation par la suite) trois hommes en costume du 18ème sur un fond turquoise chantent accompagnés par un clavecin. Le la est donné: On appelle ça... le printemps n’est pas un film sérieux.
Une belle fantaisie débridée semble en être le fil conducteur: tout est possible, tout peut arriver à chaque instant. Hervé Le Roux créé un curieux univers où les gens apparaissent par la fenêtre du 4ème étage, où les affaires sont jetées dans la rue, où c’est toujours le même chauffeur de taxi qui revient, où les éléphants traversent les rues, où les femmes se vengent avec du goudron et des plumes, où un groupe mexicain, semblant surgir de nulle part, se met à chanter dans un appartement, où un exhibitionniste se contorsionne à la fenêtre. Rien n’est jamais rationnel. On appelle ça... le printemps est irrémédiablement loufoque, quasiment surréaliste.
Le réalisateur ne se prend pas au sérieux et c’est tant mieux pour nous car c’est chose rare au cinéma. De bout en bout, il semble avoir suivi la maxime de Jean-Baptiste Lully qui est récurrente dans le film : "Le plaisir est nécessaire, la sagesse austère".
Les nombreuses ruptures de ton, ainsi que la distribution, empreinte d’une grande fraîcheur, accentuent la légèreté du film et contribuent à donner un ensemble enlevé.
Néanmoins, On appelle ça... le printemps n’est pas que farfelu. Par moment, on y voit une pointe de mélancolie qui fait pencher le film vers la comédie douce-amère. De très jolies scènes pleines de grâce ponctuent les moments fantaisistes : lorsque les trois copines se promènent dans Paris avec la fille de Joss sur un fond musical, lorsque Nathalie Richard apparaît comme par enchantement sur un bateau pour chanter une très belle chanson. Et puis Paris (avec les environs du canal Saint Martin), grâce à une caméra plutôt poétique, est très joliment filmé.
Hervé Le Roux rend également de très beaux hommages au cinéma: la présence de Laszlo Szabo, de l’actrice bressonienne Isabelle Weingarten, l’hommage au cinéma muet burlesque et à son comique de situation avec la scène de cache-cache dans l’appartement de Claude lors du retour de sa femme...
Loin de son également très réussi Reprise, Hervé Le Roux nous montre qu’il est aussi doué pour la comédie fantaisiste que pour le documentaire poignant. laurence
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