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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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ABsolument FABuleux (Ab Fab)
France / 2001
29.08.01
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A BAFFER...
"- Combien de temps on tient avec un chèque en bois?
- 3 jours."
Ne soyons pas méchants. Ca n'en vaut pas la peine. Aghion est un cinéaste qui a la réputation d'être gentil. Absolument fabuleux est absolument affligeant, pourtant. Il a beau exprimer de l'amour sincère pour ses personnages - et même si on reconnaît la cohérence de ses goûts pour les marginaux libertins à la sexualité débridée et à la décadence assouvie - AbFab, version française, est une catastrophe digne d'une soirée chez Régine.
Les actrices (et rares acteurs) ne sont pas à blâmer. Baye et Balasko se défoncent (dans tous les sens du terme) pour nous faire croire à ces excentriques d'un autre monde. Individuellement, elles sonnent juste. En duo, ça commence à cafouiller. En groupe, ce n'est plus crédible. Elles se servent de bouée de sauvetage dans ce naufrage soi-disant comique. Ceci dit, si vous avez aimé le Gendarme à Saint-Tropez, vous devriez apprécier ce type d'humour troupier. La présence de Claude Gensac ou du télévisuel Yves Rénier ne font qu'accentuer cette impression de film du dimanche soir. Sans parler de la kitchissime Chantal Goya, chantant "Becassaïne she's my cousaïne" en version techno. Absolument attristant. Marie Gillain et Vincent Elbaz apportent un peu d'humanité et de "normalité" dans cet univers si peu attrayant.
Passons sur la direction artistique, qui en dehors des costumes, est d'une laideur repoussante. Le film est un produit mercantile (pire que la séance de shopping de Pretty Woman) labellisé Luxe (Hédiard, Chanel, ...). La séquence "pub" est d'ailleurs un ratage total. Le montage du film n'est pas heureux. L'image enlaidit ce qui aurait pu être esthétique. Le cadrage alourdit un humour déjà peu léger.
La réalisation d'Aghion n'a rien à voir avec celle de Pédale Douce ou Belle-Maman. Déjà Le Libertin nous avait rendu sceptique. Ici, Gabriel ne s'est pas foulé. La nudité est débandante. L'alcoolisme n'est pas hilarant. Surtout, il n'a semblé aucunement inspiré, même par les scènes les plus délirantes. Rien ne permet de croire la culture OGM d'un film culte sous-jascent...
Mais l'échec d'Ab Fab, si l'on compare à l'excellente série TV british, réside dans le scénario. Malgré les nombreux talents qui y sont liés, le script est mauvais, les rebondissements peu originaux, la fin incohérente, et on assiste davantage à des scénettes qui se suivent (exceptées pour la relation Gillain / Elbaz) qu'à une version trash et lesbo-chic des Hommes qui préfèrent les blondes. Hormis lorsque Goya se retrouve piégée dans l'ascenseur, vague écho vengeresque de Balasko à son rôle dans Le Père Noël est une ordure, on suit passivement l'itinéraire errant de deux enfants gâtées, dans un film dénué de psychologie. Quelques dialogues arrachent un sourire ou un rire. Mais tout cela est bien tiède comparé à Ridicule (scénarisé par le même Waterhouse) ou "Ils s'aiment" (pièce de Palmade). L'ensemble est pathétique, pitoyable. Tout le monde méritait mieux. Absolument Fabuleux est une compilation (y compris musicale, de Zazie à Dalida) trop "beauf" et inutilement superficielle pour nous faire aimer ces destins aussi peu insolites qu'une news de Gala ou une émission de Stéphane Bern. vincy
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