|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
|
O Rio do Ouro (Le fleuve d'or)
Portugal / 1998
13.01.99
|
|
|
|
|
|
3 VIES ET UNE SEULE MORT
Le cinéma portugais est typiquement méditerannéen: un peu lent, poétique voire métaphorique, buccolique et tragique, naïf et profond. O Rio do Ouro ne dément aucun de ces qualificatifs. Avec un scénario tout droit sorti des tragédies grecques ou du XVIIème siècle (Racine, Shakespeare...), où le mal se confond avec la fatalité, les croyances de mélangent avec la justice, Paulo Rocha tente d'installer le décor de ce meurtre si évident, si prémédité.
Les paysages de la région de Porto sont superbes, et la vie rurale ne manque pas de rappeler la grâce de certains tableaux impressionnistes. Bourré de symboles plus ou moins visibles, le film s'engage, après l'épilogue et des détails fortuits, dans un conte mélancolique et dramatique où les sentments sont évalués à l'odeur des sens, toujours en éveil.
Cependant, la lourdeur psychologique des thèmes, la grossièreté de l'intrigue, et les méandres parfois tortueux et confus de l'histoire empêche le spectateur de se laisser flotter vers l'irréversible folie de cette Pythie lusitanienne. La fluidité des séquences est plutôt irrégulière, alternant scènes inutiles et lentes et d'autres plus inspirées.
cependant, par manque de moyen sans doute, les effets spéciaux du final sont totalement ratés, et accentuent l'aspect kitsch du film. La métaphore, les symboles, la tragédie deviennent pesants et caricaturaux, noyant l'oeuvre dans un ennui profond ponctué par de belles idées. Un drame en vêpres noires, qui aurait pu avoir la fulgurence et la passion d'un Breaking the waves. Mais au réalisme, Rocha a préféré le surréalisme de la fiction pure, visuelle. Au détriment de l'émotion. vincy
|
|
|