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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le pacte du silence
France / 2003
05.03.03
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PROMESSES SACREES
" - Vous passez votre temps à sauver la vie des autres. Que vous manque-t-il ?
- Peut-être de sauver une seule âme."
L’ambiance est enveloppante, à la fois énigmatique et éloquente. Dès les premières images, Le Pacte du Silence nous plonge dans un monde obscur, tragique, où seules les passions, les craintes et souffrances des personnages sont révélatrices de leurs êtres. L’immersion est totale tant les dimensions émotionnelles et psychologiques animent le film d’une force quasi électrique. Un jeu incessant de polarités qui entraîne les personnages et, avec eux le spectateur, dans une quête virevoltante.
L’univers religieux face au crime, la Foi confrontée au doute, la gémellité et ses mythes, l’enfermement mesuré à la liberté, l’aliénation du présent au passé, ... Quand la réalité est en proie au Sacré et à l’étrange, on est en quête du moindre indice qui viendra nous éclairer. Le Pacte du Silence fonctionne sur un jeu perpétuel de situations, comportements et non dits, mis en parallèle. Un véritable jeu de pistes, donc. Mais surtout - et c’est ici que le film est remarquable un labyrinthe majoritairement visuel. Tout l’art de Graham Guit tient dans le moteur de son film, ici positionné de manière hors normes. On assiste à un véritable dépassement des éléments purement fictionnels pour construire les enjeux de l’histoire. Construire, déconstruire, éveiller les doutes chez le spectateur ; mais surtout chez les personnages. Regards, gestes, silences, intonation des voix, évolution des comportements, images exploratoires constituent le moteur premier du film. Au-delà des simples situations, l’¦il de la caméra et le jeu d’acteur participent activement à l’évolution de l’histoire et portent littéralement les enjeux. Gérard Depardieu face à Elodie Bouchez : les deux comédiens embrassent leurs personnages et entretiennent, avec force et constance, la dimension hautement psychologique du film. Une vraie mise à nu, riche en surprises !
Le Pacte du Silence est un véritable conte, mariant avec brio le registre du drame et celui du fantastique. Un brillant alliage de genres où thriller et cinéma sensitif apparaissent indissociables. Graham Guit n’a pas fait dans la demi-mesure... Le film n’en est que plus abouti. sabrina
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