Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Walt Disney  



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Treasure Planet (La planète au trésor)


USA / 2002

06.11.02
 



TRESOR PUBLIC





"- Faut renoncer à certaines choses quand on poursuit un rêve."

Depuis Tarzan, aucun Disney ne semble émerger pour devenir un grand classique. Les studios d'animation les plus célèbres de la planète ne fournissent plus ces trésors de magie et d'émerveillement qui faisaient la gloire des enfants, de tous âges, de tous pays. Cela tient d'abord à une richesse de l'animation mondiale, d'un auteur comme Myiazaki, d'un savoir faire comme Pixar ou d'un producteur comme Katzenberg. Autant de talents acheté, distribué, ou formé par Disney. Mais il faut aussi reconnaître une faiblesse artistique, un imaginaire pauvre, et surtout une formule qui s'use.
La Planète au Trésor s'adresse au même public qu'Atlantide. Ici ce sont les Aventuriers du butin perdu. Disney sort deux à trois films par an. La qualité se dilue et la cible se précise. Clairement le Disney de Noël s'adresse au plus de 8 ans. Question pirates, le film ne surpasse jamais Peter Pan et sa suite. Il y manque l'humour, la fraîcheur. A trop vouloir regarder du côté de Star Wars (la course en surf, les bâtiments de la métropole, le robot perdu, le jeune homme sans son père …), mais aussi de Star Gate, le film manque d'originalité, et se fourvoie dans une science fiction frileuse, clichée, à l'instar d'un Titan A.E. Le principe même de l'exploration, de l'initiation et donc de la découverte est occultée par une narration relativement laborieuse et néanmoins classique. Les personnages rappellent de nombreux exemples déjà vus (à la télé). Hormis le blob, drôle, accessoire, à l'origine de quelques gags, qui joue le comique de service. Le ton manque de renouvellement. Ni dérision, ni cynisme, l'absence de dialogues percutants dévie l'attention vers l'essentiel du film.
La Planète au Trésor tire sa force d'attraction par un défaut majeur du cinéma américain actuel : la supériorité de l'effet visuel ou même de l'effet spécial au détriment des personnages. Cela retire de la subtilité et aplanit les tempéraments. Du coup, il faut attendre la première véritable scène d'action pour commencer à décoller. Là les caractères trempés prennent une autre dimension. Le méchant est pourri jusqu'au bout des pinces tandis que le cyborg commence à être tourmenté par ses contradictions. Le contraste entre la première et la seconde partie est si fort qu'il nous fait amèrement regretter le potentiel d'une telle œuvre. Mais là encore tout est rendu fade et tiède. Aucune irrévérence. Juste quelques flatulences, pour amuser les plus petits. L'autre faille est bien sûr un flirt maladroit avec le jeu vidéo. La réalisation, entre tradition made in Disney et tendance à draguer les accros à la X-Box, imite sans justification les mouvements d'un jeu virtuel. Il est loin le temps des beaux mouvements de La Belle et le Bête, la folie d'Aladdin, ou la majesté du Roi Lion.
Certes nous assistons à une belle aventure, une belle odyssée dans l'espace. Le trip d'enfer auquel nous sommes conviés est parfois ennuyeux, parfois intéressant. Beaucoup de " sauvageons " qui glandent se trouveront peut être une soudaine envie d'aller au grand large et de rendre fier leurs parents (c'est le message subliminal c'est à dire la propagande bien visible de cet opus). Il n'est pas certain que cette voie là soit cependant la meilleure pour la renaissance artistique des studios Disney. Le film est bien trop " pantouflard " et s'inscrit dans une logique de concept, mais pas de bonnes idées. D'autant que l'image de synthèse nous fait souvent bien plus rêver, de nos jours.
Reste un roman fabuleux qui inspira cette belle histoire, et un univers familier qui rassurera tous ceux qui pensent que les 150 minutes d'Harry Potter sont trop fatigantes pour des yeux d'enfants. Il y a certes pire voyage, mais l'absence de dépaysement nous déçoit.
 
vincy

 
 
 
 

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