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IN THE MOOD FOR LOVE
Pineyro a réalisé un Bonnie and Clyde gay et latino. Ostensiblement homosexuel. Même l'hétéro du gang est filmé comme un objet de désir masculin. Le film ne manque donc ni de cul, ni de queue, ni même de slips, caleçons et autres jambes poilues et torses torrides.
La grande faiblesse du film, et c'est un défaut récurrent dans ce cinéma ibéro-américain qui manque de producteurs-financiers, c'est sa longueur. Plata Quemada, divisé en trois actes (les faits, les voix, l'argent brûlé), est long, s'égare même dans la seconde partie. Il se cherche comme les personnages cherchent leurs voies. Et du coup, le final, flamboyant, violent, virulent, en apparait trop lent, interminable, insupportable. Et comme il est fascinant, c'en est d'autant plus agaçant.
Outre l'histoire - inspirée de faits réels - magnifique, le film peut compter sur ses acteurs (et précisons le ses actrices), tous un peu trop beau, et une technique irréprochable.
Le climat du script incite au cloisonnement, à l'atouffement, et donc à la libération : celle des êtres mais aussi celle des âmes. La relation entre Angel et Néné est l'autre réussite du film. A la fois psychologique et sensuelle, totalement irrationnelle et fraternelle, cette passion - et ce sacrifice -fera date tellement, au delà de la peau et de la foi, la relation amoureuse est sublîmée, transcendée.
Pétage de plomb grandiose, Plata Quemada est un film à la fois polar et intime, sanglant et philosophique. Il filme des êtres en attente (leur avenir) et en action (leur désir). L'incommunicabilité et la folie ne pouvait donc que finir en apothéose apocalyptique. Et étrangement sereine. vincy
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