|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
|
Plus qu'hier moins que demain
France / 1999
03.02.99
|
|
|
|
|
|
CHASSES CROISES
"- Elle rêve beaucoup. Moi aussi, je rêvais à son âge...
- Et tu les a oubliés tes rêves ?"
C'est l'histoire du retour de Sonia et de son petit frère Julien. L'une sait, l'autre devine, l'une agit, l'autre regarde, mais ils restent toujours complices.
On pourrait croire que cette histoire est filmée sur un style très "rohmérien". Mais il n'en est rien. On sent au contraire que Laurent Achard cherche à atteindre le cinéma de Renoir, Bresson ou Tourneur.
C'est un film très tenu, mais qui ne retient pas le spectateur, qui l'appelle même et joue beaucoup avec lui, mine de rien, parfois presque comme un film d'angoisse. Ainsi, le moment où Bernard essaie d'arracher à Françoise plus qu'un baiser, devant la grotte, est une scène presque hitchcockienne.
Un détail intéressant dans ce film : le chien. Au début du film, on nous explique que le chien de Sonia fait très régulièrement des fugues depuis qu'elle a quitté la maison. De par sa présence, on pourrait présumer qu'il reviendra. Mais il est parti sans jamais revenir. La mère de Sonia conclut en disant qu'il "devait avoir ses raisons".
La réalisation a su faire preuve d'une véritable économie de moyens. D'une part, les plans sont filmés avec beaucoup de simplicité. Les travellings et les mouvements de caméra ne sont utilisés qu'en cas d'extrême nécessité, comme si le cinéaste cherchait à épuiser toutes les possibilités d'un angle, d'un cadrage. Et d'autre part, il n'y a aucune musique additionnelle, de la première à la dernière image (génériques compris). Le réalisme à l'état brut.
Tout ceci permet d'avoir une oeuvre sensible, émouvante sur la vie, l'amour, et la bétise des hommes. Tout semble beau au début, mais très vite, le spectateur découvre la fragilité des rapports sentimentaux entre tous ces personnages. Françoise, dans son adolescence, est rapidement mise en face de ses désillusions face à l'amour, du racisme primaire de certains. chris
|
|
|