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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The Princess Diaries (Princesse malgré elle)
USA / 2001
24.10.01
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PRETTY WOMAN BIS
"- Je ne veux pas régner sur mon pays. je veux juste passer en terminale!"
Princesse malgré elle ne brille pas par son originalité. Les recettes sont connues depuis Cendrillon. Pour faire rêver les gens, faisons leur croire qu'ils peuvent atteindre le monde merveilleux de la Jet Set.
Ici le réalisateur de Pretty Woman - comédie indémodable excellente - reprend la même idée : une fille normale qui doit se transformer (coiffure, vêtements, démarche) pour avoir le droit à sa part de rêve. Vous y ajoutez le contraste "linguistique" des deux mondes, et surtout une actrice peu connue mais charismatique (de Julia Roberts, on passe à Anne Hathaway) mise en face à face avec un vétéran de l'écran (de Richard Gere, on passe à Julie Andrews).
Le film n'est pas mauvais. On aurait même pu être plus généreux en nombre d'étoiles. Techniquement, il est à la hauteur des bons films hollywoodiens, même si sa réalisation est juste une mécanique bien huilée. On peut en revanche être plus critique sur le scénario. Même si le film prend le parti pris d'être un conte de fée imaginaire très contemporain, on peut d'abord critiquer la succession de clichés et de scènes déjà vues et largement anticipées. C'est le vrai défaut qui entraîne parfois l'ennui, ou le rire si on le prend pour une parodie de second degré. Mais ce qui agace le plus est bien l'invention de la principauté de Génovie. Cette principauté tire sans doute son nom de Genoa (Gênes en Italie) ou Genève (Suisse), se situerait entre la France et l'Espagne (ça aurait donc pu être Andorre), a des allures de Monaco (la famille Renaldi!) et a un château digne du cottage britannique. Ce genre d'invention a toujours existé dans le cinéma (The Great Race, Roman Holiday) ou la BD (Tintin). C'est un choix qui évite la satire ou le réalisme. Mais il apparaît que ce manque de crédibilité empêche l'adhésion d'un public qui s'y connait un minimum en géographie ou lecteur de Gala (le cumul est possible). Dans le même registre, on a le droit à une visite style guide touristique de San Francisco.
Pour le reste, il s'agit bien d'un remake de Pretty Woman en tous points : la scène d'huitre a fait place à celle du homard. C'est d'ailleurs le meilleur moment du film, celle du premier dîner officiel. Les histoires de cul sont tellement chastes qu'on se croit dans une sitcom pour 10-14 ans (Les années Collèges, Hélène et les garçons). Le film semble vite un produit d'une autre époque, d'un autre monde.
On est chez Disney, ceci dit. DreamWorks aurait sans doute pervertit un peu tout ça. En bon produit Disney, conte de fée pour filles pré-adolescentes, c'est sans doute une bonne comédie. Les deux actrices sont merveilleuses. Anne Hathaway ne manque pas de pêche, sans être trop belle. On sait au moins qu'avec un peu de goût on peut développer de la féminité et du glamour chez une grunge en jean's troué. C'est une bonne nouvelle pour les hommes. Avec Julie Andrews, on frôle l'extase. Le chic, la bonne tenue, le ton juste, tout est parfait. Un casting de premier choix. A elle seule, elle vaudrait une étoile.
Princesse malgré elle, en résumé, n'est pas mauvais. Il est juste dépassé. Recommandé pour les petites filles (qui un jour offrirons peut-être des pizzas aux M&M's à leur prince charmant), il n'a pas le charme dévastateur qu'on aurait pu attendre. Quelque part ce destin de princesse est trop calculé. vincy
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