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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Mister V.
France / 2003
12.11.03
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DANSE AVEC LES CHEVAUX
Film éminemment personnel, Mister V. ne s’intéresse qu’à l’une des énigmes du cinéma : le mouvement. Émilie Deleuze croise alors les claquettes et les sabots, la danse d’un ours bien solitaire (Demy, très à l’aise dans le rôle de ce ringard qui se décoince) et le ballet d’un cheval à la fougue dangereuse (le fameux Mister V. qui joue très bien le méchant). V comme vicieux donc. Et dans ces rares moments de grâce, le film touche à l’irréel, et c’est un pur bonheur de contempler, sans motif apparent et de la manière la plus naturelle qui soit, ce duo insolite dans une étable.
Seulement, cela ne fait pas un scénario. Et si l’histoire tient debout - ce qui en soi n’est déjà pas si mal - le film a trop les allures du drame rural classique. La beauté des images est alors gâchée par une esthétique trop réaliste pour nous décoller de cette noirceur qu’on nous montre. La grande chance de la cinéaste réside dans la seule présence d’Aure Atika, inattendue et lumineuse. Sa seule apparition, en jeune veuve sensuelle, déclenche des troubles physiques et des émois imperceptibles. Et Deleuze en joue énormément au point de mater ostensiblement sa comédienne, sans pudeur.
Constamment, le film nous renvoie à cette dualité qui oppose les formes de beauté. Pour quelques scènes en parfaite harmonie, où la symbiose nous émerveille, il y a tant de séquences qui ne font qu’illustrer une histoire peu imaginative, mais violente, dans un décor si peu attachant. On reste alors sur cette impression bien plus captivante de l’attirance des corps, de ces plans de nuques et de gestes qui font oublier un cinéma brut, rêche, âpre, et parfois trop dur pour nous séduire. Un film épuré, parfois ennuyeux, qui frôle la magie du cinéma lorsqu’il s’aventure vers l’abstrait. À l’ensorcellement d’Atika, correspond alors le fameux mystère amoureux entre un homme et un cheval, relation unique depuis la nuit des temps. vincy
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