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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Ravenous (Vorace)
France / 1999
14.07.99
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FAIM DE NON RECEVOIR
"- La moralité c'est le dernier rempart des lâches !!"
Le Capitaine Boyd vient d'être décoré pour avoir franchi les lignes ennemis; seulement ses méthodes n'ont pas fait preuve d'une grande bravoure. Son supérieur, pas dupe, l'envoie en renfort au Fort Spencer. Il se retrouve en plein hiver entouré de soldats aux personnalités extrêmes. Il ne semble pas très bien vivre ce retrait forcé de la socié té. Un jour, un homme arrive jusqu'au fort, frigorifié et mort de peur. Il raconte comment son convoi, qui faisait route vers la Sierra Nevada, a été exterminé, il y a trois mois, par un certain Colonel Ives devenu cannibale. Pourtant le meurtrier n'est pas celui que l'on croit et la bête court toujours en liberté, à la recherche de chair fraîche.
Une légende indienne affirme qu'un homme qui se nourrit de la chair d'un autre lui vole son esprit, sa force et son intelligence. Plutôt tentant d'essayer, cependant, une fois le pas franchi , impossible de revenir en arrière. Comme une drogue, le sevrage est terrible, les cannibales finissent donc souvent seuls: " difficile de se faire des amis " surtout quand ils seront le plat de résistance ! Ils errent tels des vampires mortels (quoique...) à la recherche de leur repas, léchant les plaies des soldats blessés. Pas très réjouissant comme tableau. Mais qui vous a dit que la vie était agréable en temps de guerre?
Antonia Bird nous sert un film forts en rebondissements. La main de maître manie la montée de stress, la chute, les pauses et les nouvelles situations qui chamboulent tout. On suit un capitaine aux faits de guerre douteux qui ne supporte plus la vue d'un steak bien tendre après avoir passé plusieurs heures sous les cadavres de ses collègues. Il atterrit dans ce fort où un huit-clos s'installe, perturbé par le départ à la recherche du colonel Ives qui tourne mal. Puis c'est Ives Le Retour, l'heure oû les bêtes règlent leurs comptes et oû le chantage et humour noir cohabite avec efficacité.
Regrettable combat final qui n'en finit plus, mais indispensable si la réalisatrice voulait montrait à quel point le cannibale récupérait la force de sa victime. Surenchère gratuite et hollywoodienne, trop explicite, et qui gache un peu les sensations fortes du script. Les acteurs se laissent très bien dirigé, pas de stars, juste un Carlyle qui laisse des sueurs froides dans le dos face au toujours très beau Guy Pearce. Les filles, vous sauterez du siège. Les mecs vous jubilerez de voir les filles sauter du siège. Bref, pop-corn mis à part, vous ne resterez pas sur votre faim. alix
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