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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Regeneration
Royaume Uni / 1997
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RENAISSANCE IMPOSSIBLE
"- C'est doux et horrible de mourir pour son pays."
Saving Private Ryan ou bientôt auraient suffit à nous convaincre de l'horreur de la guerre. Cependant, Regeneration, mis à part quelques flash-back, nous emmène dans l'esprit de ces soldats coupables parce que vivants...
S'appuyant sur les travaux de l'éminent psychiatre, le Docteur Rivers, le réalisateur préfère le huit clos d'un hôpital, plutôt que les champs de batailles sanglants. En effet, ce n'est pas une fois sorti des tranchées que les souvenirs s'évaporent. Au contraire, ils vous rongent de l'intérieur et chaque soldat doit combattre ses cauchemars. Certains se renferment dans un mutisme profond, d'autre deviennent amnésiques, tandis que certains exorcisent leurs peurs en les jetant sur des feuilles de papier blanc.
A chacun son traumatisme, les américains se penchent sur la guerre du Vietnam, avec des films comme Entre Ciel et Terre, dans lequel un soldat revenait au pays la tête pleine de cauchemars. Le réalisateur anglais, lui, s'attarde sur les boucheries et les horreurs des tranchées de la première guerre mondiale. Sans jamais tomber dans la violence gratuite étalée à l'écran, le film pose quelques questions importantes et qui même 50 ans après sont toujours au coeur des débats. Un soldat traumatisé et choqué par ce qu'il a vu, doit-il, une fois guéri, être renvoyé dans le tourbillon de la guerre, au risque d'y perdre la vie. Cependant, une fois qu'un homme a revêtu un uniforme, il doit se plier à des règles, il signe un contrat. Même si on trouve la raison de la guerre inutile, futile et simplement agressive. La révolte du poète Sassoon n'arrêta pas pour autant le massacre des jeunes enfants de 17 ans envoyés au front...
Signant ici une oeuvre efficace et humaine, MacKinnon s'impose comme un excellent directeur d'acteurs. Le film, baignant dans une lumière sombre aux couleurs de la boue dans laquelle les soldats tombent, n'ait soutenu que par ses interprètes. On peut regretter quelques longueurs et un manque d'action scénaristique, mais la prestation de Jonathan Pryce ou de Jonny Lee Miller valent bien toutes les scènes de bombardements de part leurs intensités. alix
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