Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Ah! si j'étais riche


France / 2002

27.11.02
 



DOUBLE JEU





" - Finalement, quand on est riche, ça ne s'arrête jamais ? - Rassurez-vous, c'est pareil quand on est pauvre !"

Munz et Bitton veulent se démarquer de leurs précédents travaux. Difficile pourtant ici de ne pas penser à La Vérité si je mens. Quoi qu'il en soit, les deux scénaristes auraient bien eu tort de ne pas ressortir cette vieille recette qui en 1997 et 2001 les faisait sortir du lot. Si Ah ! Si j'étais riche se refuse au cynisme et à toute critique sociale, on reste pourtant sur une impression de déjà vu. Argent, amour, sexe, vengeance, mensonges, affaires commerciales. Ajoutez des personnages aux tempéraments extrêmes et littéralement opposés, une bonne dose de situations incongrues ; et voilà une comédie bouillonnante ! Ah ! Si j'étais riche mise sur le décalage et l'effervescence qui en découle. Faut-il encore que la trame soit animée d'un rythme soutenu et apporte de vraies surprises. Impossible de passer à côté de la vie et du caractère de chaque personnage : la première demi-heure du film y est exclusivement consacrée. Un long rodage descriptif sur les aspirations et limites d'Aldo, Alice et Gérard, sur leur entourage et leurs univers respectifs. L'atmosphère est fluide, mais on attend tout de même que le rideau de lève. Le moment enfin venu, on désenchante, tant l'histoire est linéaire, à la limite d'un collage en bout à bout de situations survolées. Seule la romance, trop tardivement exploitée dans le film, apporte une vraie dose de fraîcheur, dans cette intrigue adaptée sur le fameux schéma du trio où, tour à tour, chacun des trois membres est laissé pour compte. Un huis clos affectif qui va forcément conduire les personnages à péter les plombs : le comique de situation pointe ici son nez ! Situations cocasses et quiproquos en perspectives, tous directement liées à la double vie d'Aldo. Elles seules assurent une réelle efficacité comique. Le reste n'étant qu'un enchevêtrement de caricatures et gags maintes fois réchauffés : un impressionnant panel de ridicule gratuit qui classerait presque le film dans la catégorie " interdit au plus de 10 ans ". Est-il vraiment nécessaire d'aller jusque là pour faire une comédie ? Car à force d'en rajouter le personnage perd son charme et l'histoire s'aplatit. On attend patiemment le décollage de l'intrigue amoureuse, latente tout au long du film, pré-annoncée comme l'unique rebondissement possible. Munz et Bitton voulaient s'engager dans une comédie sentimentale. Un registre difficile où tout repose sur un juste dosage des genres. Entre sitcom et mésaventure affective, Ah ! Si j'étais riche ne trouve pas son équilibre.
Le mérite de Michel Munz et Gérard Bitton repose davantage sur la gestion méthodique de cette toute première co-réalisation et le choix des comédiens. Le trio Jean-Pierre Darroussin, Richard Berri et Valéria Bruni-Tedeschi donne toute la cadence nécessaire au suivi du film. De l'humour caustique au dramatique, chacun maîtrise son domaine et évolue avec précision dans ses registres de prédilection. Une brochette d'acteurs pimentée, donc, qui, dans la mesure du possible, viens combler les carences du scénario.

A défaut d'être un divertissement absolu, Ah ! Si j'étais riche est une comédie légère, ponctuée de quelques situations amusantes. C'est récréatif, à condition de ne pas être trop exigeant. On aspirait quand même ici à davantage de nouveauté.
 
sabrina

 
 
 
 

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