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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La repentie
France / 2002
17.04.02
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MORTEL TRANSFERT
"- Vous n'êtes pas mon type!"
Annoncé en grande pompe dans toute la presse cinéma-people de France et de Navarre, le « grand » retour d'Isabelle Adjani au cinéma est un non-événement cinématographique, un triste naufrage.
Pourtant sur le papier, La Repentie était un projet excitant. Une réalisatrice jeune et talentueuse, Laetitia Masson, qui excelle dans le portrait de femme, filme avec sa caméra en guise de scalpel, le retour à la vie d'une femme fatale, incarnée comme dans un jeu de miroir fascinant, par une ex-femme fatale du 7ème art, de retour au cinéma.
Hélas, si l'écrin est parfois beau, le film franchit trop souvent la barrière entre le sublime osé et le triste ridicule. Par délire narcissique peut-être, Isabelle Adjani joue un personnage beaucoup plus jeune qu'elle n'est, comme si pour elle, les années hors plateau n'avaient pas compté. Dans presque tous les plans du film, elle cabotine, s'évertue à jouer au premier degré une jeune ingénue qui mise tout sur son corps, sur son charme. Elle est censée être l'amour de jeunesse d'un Samy Naceri figé dans une pose de voyou. Elle drague dans les bars de Cannes de jeunes amants, séduit dans un palace un homme d'âge mur, l'imposant Samy Frey, par son insouciance et son caractère volage.
La trajectoire de l'héroïne est étroitement liée à l'histoire de l'actrice. Comment ne pas s'interroger en effet, sur le caractère autobiographique du retour de Charlotte chez ses parents en banlieue puis en Algérie ? Le film s'apparente donc parfois à une thérapie en direct, d'une impudeur qui crée le malaise tant l'actrice et le personnage ne semblent ne faire qu'un. A la dérive, Isabelle Adjani-Charlotte danse dans la rue sur du Jeff Buckey devant des passants étonnés, qui, comble du désamour, préfèrent regarder la caméra plutôt que l'actrice dans une scène étirée jusqu'au grotesque. Loin de capter un fond de vérité comme espéré, le film paraît faux et artificiel. Le scénario, sur-écrit et maladroit, accumule les invraisemblances, et même si une intrigue policière se juxtapose à l'histoire d'amour impossible qui lie Samy Frey à Isabelle Adjani, son intérêt reste minimaliste, confiné à d'inutiles verbiages sur l'amour et la vie.
Très proche d'A Vendre et Love Me dans sa construction, La Repentie est aussi l'échec de sa cinéaste, Laetitia Masson, incapable d'imposer sa personnalité, bloquée peut-être par l'aura de la star. Laetitia Masson filme bien les intérieurs cossus des chambres d'hôtel mais ne parvient pas à saisir la vérité des êtres, forçant chaque émotion par un gros plan et par une musique trop habilement choisie.
On rêvait pour Isabelle Adjani d'un retour flamboyant. Elle nous offre, hélas, un vrai cauchemar, une caricature de cinéma d'auteur français ampoulé. yannick
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